Comment s’équiper quand on est peintre ?
L’activité d’un peintre, qu’elle s’exerce dans le secteur de la construction, de la rénovation ou de la décoration, se retrouve au cœur de nombreux projets. Tout le monde a déjà tenté de peindre, avec plus ou moins de succès, le mur d’une pièce. Et cela ne paraît pas très dangereux. Cependant, au quotidien, les peintres s’exposent à des risques qui vont bien au-delà du simple fait de se tacher.
Les EPI peintre, prévus pour assurer la sécurité et la santé sur le lieu de travail, assurent au porteur d’exercer sereinement son métier. Ils peuvent différer selon l’environnement de travail, la technique de peinture utilisée, et la phase d’avancement des travaux.
Alors accrochez-vous à votre pinceau, on vous explique tout ça !
Les différents environnements de travail
Intervenir dans le BTP en extérieur ou travailler sur un chantier en intérieur ne présentent pas les mêmes risques. Chaque environnement de travail génère des impératifs particuliers, et nécessite une approche spécifique en matière d’équipements de protection individuelle.
Le BTP en extérieur
Pas risqué, la peinture ? Commençons par les contraintes du travail en extérieur, lequel est évidemment soumis aux conditions météorologiques changeantes.
Vous ne pouvez pas faire la pluie ou le beau temps, mais seulement faire face aux intempéries, évoluer sur des surfaces mouillées et glissantes qui favorisent les glissades, affronter les fortes chaleurs, et subir les rayons nocifs du soleil (UV).
De plus, lorsque vous intervenez sur des structures en hauteur, à tous ces désagréments viennent s’ajouter les risques de chute.
Le chantier en intérieur
À l’inverse, en opérant dans un espace restreint, dans des bureaux ou chez des particuliers, vous rencontrez souvent des conditions d’aération limitées. Pas toujours facile de travailler dans un espace bien ventilé. Cette configuration amplifie l’exposition à des produits nocifs, tels que les composés organiques volatils (COV) contenus dans les solvants.
Aussi, vous devez veiller à ce que le lieu reste propre et organisé, afin de ne pas trébucher dans une zone encombrée. La plupart des chutes de plain-pied résultent d’un chantier mal rangé.
Impossible, dans un cas comme dans l’autre, de se passer d’un EPI peintre.
Les risques selon les techniques de peinture
La peinture en aérosol ou au pistolet
Cette technique offre rapidité et facilité d’application. Cependant, la pulvérisation représente le procédé qui génère le plus de COV en créant un brouillard de gouttelettes. Des particules fines de peinture restent en suspension dans l’air, et leur inhalation peut endommager les voies respiratoires.
L’utilisation du pinceau et du rouleau
Quant à la peinture au pinceau, elle constitue une technique plus traditionnelle. Elle offre un contrôle plus précis sur les zones d’application, et paraît moins risquée. Pourtant, cette méthode vous expose à des risques liés aux éclaboussures (dans les yeux, par exemple), et au contact avec la peinture (irritations cutanées).
À savoir
Les COV, ou composés organiques volatils, sont des substances chimiques présentes dans de nombreuses peintures et revêtements. Ses effets néfastes peuvent provoquer :
- des maux de tête ;
- des irritations des voies respiratoires ;
- des problèmes cutanés ;
- une toux chronique ;
- de la fatigue ;
- une prédisposition à développer bronchite et pneumonie.
De plus, en s’infiltrant dans les poumons, ces composés passent dans le sang, puis regagnent le cœur et le cerveau. À long terme, ils créent :
- des maladies respiratoires (asthme) ;
- des troubles cardiovasculaires ;
- une altération du système nerveux central ;
- des lésions du foie et des reins ;
- des cancers.
Le travail de préparation en amont
Comme vous le savez, la mission du peintre ne se limite pas à peindre. Une surface bien préparée garantit une adhérence optimale de la peinture et une finition de haute qualité.
Pour cette raison, le peintre prend en charge les étapes préparatoires comprenant le nettoyage, le décapage, le rebouchage des fissures, et la protection des zones qui ne doivent pas être peintes.
À chacune de ces phases, des risques divers apparaissent qui justifient le port d’EPI peintre : exposition à des produits chimiques contenus dans les solvants de nettoyage, inhalation de poussière de plâtre, risque de chute lors de l’utilisation d’échelle ou d’échafaudage, risques liés à la manipulation d’outils électriques, pour le ponçage, par exemple.
Ne pas oublier
Dans les lieux où vous préparez et appliquez les peintures, de même que dans les endroits où vous nettoyez le matériel avec des solvants, la règle est précise : vous ne devez pas boire, ni manger ou fumer.
Assurez-vous également que tous les contenants de produits sont correctement étiquetés, et que les fiches de données de sécurité (FDS) restent accessibles.
Les recommandations pour les EPI peintre
Compte tenu de tous les risques que nous venons d’évoquer, selon la situation, votre employeur choisira votre matériel parmi différents équipements de protection.
- Vêtements résistants aux intempéries (NF EN 343 contre la pluie et NF EN 342 contre le froid) pour le travail en extérieur.
- Vêtements respirants, cotte à bretelles ou combinaison (EN ISO 13688).
- Protection des genoux avec des genouillères amovibles à insérer dans les poches du pantalon (EN 14404).
- Chaussures de sécurité antidérapantes (EN 20345), à choisir souples et légères, avec un talon décroché (LG) s’il faut grimper à l’échelle.
- Lunettes de sécurité (NF EN 166) pour éviter les éclaboussures.
- Casque de protection (NF EN 397) ou casquette de sécurité (NF EN 812).
- Gants de travail contre les risques mécaniques (NF EN 388).
- Gants en nitrile ou en latex pour l’usage de solvants ou de produits de nettoyage (EN 374).
- Masque de protection respiratoire anti-gaz et vapeur (NF EN 14387) pour la peinture au pistolet.
- Masque de protection FFP2 ou FFP3 pour les poussières liées aux travaux de ponçage. Il doit être adapté au port de lunettes de protection.
- Protection auditive : bouchons d’oreille ou casque contre les bruits ambiants à fort décibel (NF EN 352).
- Harnais de sécurité pour le travail en hauteur (NF EN 361), auquel il faut ajouter un point d’ancrage (NF EN 795), une longe (NF EN 354) avec connecteurs (NF EN 362) et absorbeurs d’énergie (NF EN 355).
L’EPI du peintre illustre l’importance d’une approche personnalisée en matière de protection individuelle. L’équipement s’adapte aux conditions de travail afin que vos journées combinent confort et sécurité, même si elles s’enchaînent sans se ressembler.
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