Combien de spots peut-on installer par disjoncteur ?

Discrets, design et peu énergivores, les spots surfent depuis des années sur la vague d’un succès sans cesse croissant. Entrée, séjour, salle de bain, chambres ou bien encore dressing, aucune pièce ne résiste à ces mini-luminaires posés ou encastrés qui colonisent indifféremment murs et plafonds. Orientables, variables et personnalisables, ils séduisent par leur capacité à créer des atmosphères aussi brillantes que feutrées.

Une omniprésence qui ferait presque oublier les contraintes liées à leur pose. Combien de spots peut-on par exemple associer par disjoncteur ? Si la réponse tarde, une révision s’impose.

Importance des disjoncteurs, réglementation en vigueur et calcul du nombre de spots, Bricozor vous explique aujourd’hui comment réaliser une installation conforme et sécurisée. C’est parti !

Pièce maîtresse des installations électriques, les disjoncteurs protègent ces dernières de multiples dangers. Voyons ensemble lesquels.

Éléments constitutifs du tableau électrique au même titre que les interrupteurs différentiels, les disjoncteurs assurent la protection des biens, des personnes et des animaux domestiques. Ces dispositifs modulaires surveillent le courant électrique et le coupent au moindre signe de menace. La norme NF C 15-100 abordée ci-après définit les disjoncteurs de la manière suivante : Appareil mécanique de connexion capable d’établir, de supporter et d’interrompre des courants dans les conditions normales du circuit, ainsi que d’établir, de supporter pendant une durée spécifiée et d’interrompre des courants dans des conditions anormales spécifiées du circuit telles que celles du court-circuit.

La famille des disjoncteurs comprend trois catégories :

• Le disjoncteurs de branchement (ou disjoncteur d’abonné ou disjoncteur général) : placé en amont du tableau électrique et actionnable manuellement si nécessaire, il assure la liaison entre le fournisseur d’énergie et l’installation électrique domestique, limite la puissance reçue selon le contrat souscrit et coupe l’alimentation en cas de surcharge, de court-circuit, de faiblesse électrique ou de défaut à la terre ;
• Le disjoncteur divisionnaire : il protège les circuits individuels des défaillances électriques et préserve les appareils et les systèmes d’éclairage qui lui sont reliés en coupant automatiquement le courant en cas d’anomalie ;
• Le disjoncteur différentiel : moitié disjoncteur moitié interrupteur différentiel, il assure la sécurité des appareils ET des personnes en cas de surcharge ou de fuite de courant susceptible de présenter un risque d’électrocution.

Au même titre que les façades à ossature bois ou la VMC par exemple, les installations électriques sont soumises à des normes. En France, c’est la NF C 15-100 qui régit les installations électriques basse tension dans les bâtiments d’habitation neufs ou rénovés. Elle définit les règles de conception, d’installation et d’entretien des circuits alimentés sous une tension nominale au plus égale à 1 000 volts en courant alternatif et à 1 500 volts en courant continu. La norme NF C 15-100 a été élaborée dans le but de protéger les personnes :

• Des chocs électriques directs et indirects ;
• Des risques de brûlures (arcs électriques, incendies, explosions) ;
• Des courants de défaut ;
• Des surintensités de courant (surcharges, courts-circuits) ;
• Des surtensions.

Alors que la majorité des normes repose sur le principe de l’utilisation volontaire, la NF C 15-100 est d’application obligatoire. Une mention qui témoigne de son degré d’importance et de la nécessité de s’y conformer.

Accès aux points d’allumage, emplacement des points de lumière, câblage électrique et matériel utilisé, la norme NF C 15-100 a tout prévu et ce, dans les moindres détails, pour éclairer les logements en toute sécurité :

• Pose d’1 interrupteur à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m à l’entrée de chaque pièce ;
• Pose d’1 boîte de connexion pour luminaire avec Dispositif de connexion luminaire (DCL) sur chaque point d’éclairage ;
• Installation d’1 boîte de point de centre capable de supporter une charge de 25 kg minimum pour chaque suspension ;
• Un maximum de 8 points lumineux par circuit (appliques, lustres, plafonniers, prises commandées) ;
• Le raccordement de chaque circuit à 1 disjoncteur de 16A maximum ;
• Une mise à la terre par circuit ;
• Usage obligatoire de fils électriques d’une section de 1,5mm² minimum ;
• Pose de 2 circuits d’éclairage minimum dans les logements supérieurs à 35 m² pour conserver la lumière en cas de défaillance de l’un d’eux (1 circuit dans les logements plus petits).

La norme apporte également certaines précisions sur le nombre et l’emplacement des points d’éclairage situés dans l’entrée, le séjour, la cuisine, la chambre et la salle de bain pour prévenir tout risque électrique, permettre un accès rapide aux points d’allumage et offrir une visibilité minimum dans chaque pièce.

Très présents dans les logements, les spots sont cependant peu abordés nommément dans la norme NF C 15-100. Un traitement discret qui fait pourtant l’objet d’un encadrement précis. Examinons cela plus attentivement.

Le terme “spot” ne figure que deux fois dans la norme NF C 15-100. Sur un document qui comprend plus de 500 pages, c’est très peu. Voici ces mentions :

• Au chapitre 559.2.3.1 tout d’abord, qui évoque la distance que les différents types de luminaires doivent respecter avec les matériaux combustibles ;
• Au chapitre 771.314.2.3 ensuite, qui mentionne le nombre de spots pouvant être installés dans chaque pièce d’habitation : Dans le cas de spots ou de bandeaux lumineux, on compte un point d’éclairage par tranche de 300W dans la même pièce.

Comment faut-il comprendre cette phrase et combien de spots LED cela représente-t-il concrètement par disjoncteur ? Sortons les cahiers et livrons-nous maintenant à un petit jeu de calcul.

Pour réaliser cet exercice, nous allons utiliser une formule bien connue des électriciens : P = U x I.

Traduction : la puissance (exprimée en Watt) est égale à la tension (exprimée en Volt) multipliée par le courant (exprimé en Ampère).

Voici l’énoncé : un premier circuit d’éclairage alimenté en 230V est raccordé à un disjoncteur de 10A. Quelle est la puissance maximum autorisée pour ce circuit ? Un second circuit d’éclairage, toujours alimenté en 230V, est raccordé à un disjoncteur de 16A. Quelle est la puissance maximum autorisée pour cet autre circuit ? Tic-tac tic-tac vous avez cinq minutes…

Opération 1 : 2300W = 230V x 10A. Opération 2 : 3680W = 230V x 16A.

Réponse : la puissance maximale autorisée pour le circuit 1 est de 2300W et de 3680W pour le circuit 2. Bravo à ceux qui avaient trouvé ! Mais combien de spots LED cela représente-t-il concrètement ?

Pour convertir cette puissance en spots LED, reprenons tout d’abord deux informations données par la norme NF C 15-100 concernant la sécurité des éclairages : 8 points lumineux maximum par circuit et 300W maximum par point d’éclairage. Chaque circuit d’éclairage peut donc recevoir une puissance maximale de 8 x 300W = 2400W.

Convertissons maintenant cette puissance en nombre de spots LED. Pour cela, nous allons baser notre calcul sur une puissance moyenne de spot de 5W étant donné que la puissance d’un spot LED peut, selon les modèles, varier de 2,5W à 10W. La puissance de notre circuit 1 (disjoncteur 10A) étant toujours de 2300W, l’opération est la suivante : 2300W / 5W = 480 spots. Avec le circuit 2 (disjoncteur 16A) de 3680W / 5W = 460 spots.

Aussi impressionnant soit-il, le nombre théorique de spots LED qu’un disjoncteur peut supporter ne doit pas faire oublier les impératifs concrets d’une installation bien pensée. Car dans une maison, il serait non seulement peu judicieux, mais surtout peu confortable, de centraliser tous les spots sur un seul et même circuit.

D’un point de vue pratique, il est essentiel de répartir les points lumineux sur plusieurs circuits pour offrir un meilleur confort d’usage (notamment pour varier les ambiances par pièce ou par zone. C’est très rare de n’avoir que des spots dans une maison), mais aussi pour assurer ce que l’on appelle la sélectivité au niveau du tableau électrique. En cas de dysfonctionnement ou de maintenance, cela permet de couper uniquement le circuit concerné sans plonger toute la maison dans le noir. Cette organisation facilite aussi le repérage des circuits, réduit les risques de surcharge localisée et garantit une meilleure sécurité globale.

L’idéal ? Prévoir un circuit d’éclairage par grande zone (zone jour, zone nuit, extérieur, etc.) ou par pièce selon la configuration du logement. Un petit effort en amont pour un grand confort au quotidien !

Grâce à leur très faible consommation, le nombre de spots LED autorisés est donc très élevé dans un bâtiment d’habitation. Suffisamment pour éveiller l’imagination et disperser ces petits éclairages ronds où bon vous semble, à condition bien sûr de les répartir sur plusieurs circuits d’éclairage et de tenir compte des contraintes liées à leur emplacement.

Notre site propose de nombreuses références de spots LED. Vous hésitez entre deux modèles ou avez besoin de conseils sur la meilleure manière de les poser ? Les équipes de Bricozor sont joignables par téléphone ou par mail. Faire briller vos intérieurs en toute sécurité, c’est aussi notre métier !