Le calcul des solives pour la stabilité du plancher

Que vous envisagiez une rénovation, une extension, ou même la construction de votre maison, comprendre les bases du solivage est essentiel. Les solives jouent en effet un rôle fondamental dans la stabilité du plancher situé à l’étage. Cependant, les bastaings ne se posent pas à la légère.

Voyons ensemble comment fonctionne le solivage, les matériaux privilégiés, et les étapes de sa conception. Pied au plancher, c’est parti.

Une solive est une poutre horizontale utilisée dans la construction pour soutenir des planchers ou des plafonds. Les charges exercées sur le plancher, appelées charges d’exploitation, sont transférées aux solives et aux poutres. Celles-ci redistribuent les charges verticales du plancher, du mobilier et des occupants vers les points de support (les murs porteurs). Elles contribuent ainsi à maintenir la stabilité et la solidité de la structure.

Le solivage fait partie intégrante du système structurel d’un bâtiment. C’est la « colonne vertébrale » de votre plancher.

Essentiel à l’installation d’un plancher en bois à l’étage supérieur, le solivage sert donc à répartir les charges (exprimées en kg/m²). On vous explique plus précisément comment ça fonctionne.

Les solives sont positionnées perpendiculairement aux murs porteurs de la maison. Lorsqu’une charge, telle que le poids des meubles ou des occupants, est appliquée sur le plancher, les solives transfèrent cette charge verticalement vers les murs porteurs.

En utilisant plusieurs solives disposées à intervalles réguliers, la charge totale du plancher est répartie de manière homogène sur l’ensemble de la surface.

Dans les zones où des charges localisées pèsent sur le plancher (meuble lourd), les solives répartissent uniformément le poids pour prévenir les déformations excessives du sol.

Différents matériaux s’utilisent dans la conception d’un solivage.

Star du solivage, le bois est très souvent employé, car il est :

• écologique, c’est une ressource renouvelable, à privilégier dans les projets de construction durable ;
• léger et facile à manipuler sur un chantier ;
• isolant thermique, il contribue à maintenir une température intérieure confortable ;
• esthétique, il crée une ambiance chaleureuse et naturelle, adaptée à de multiples styles architecturaux.

En contrepartie, le bois se révèle :

• sensible à l’humidité et aux insectes (les termites sont particulièrement dévastatrices), et doit être entretenu régulièrement ;
• limité en termes de portée et de capacité de charge par rapport à d’autres matériaux.

Le type de bois employé pour les solives dépend des exigences structurelles, des préférences esthétiques et du budget. Pin, sapin, bois de Douglas, quelle que soit l’essence choisie, vous devez acheter un bois certifié comportant le logo NF FSC ou NF PEFC.

Comparativement au bois, la capacité de charge de l’acier permet des portées plus importantes. C’est un matériau moins sensible à l’environnement, il demande ainsi moins d’entretien. Enfin, il permet la création de structures au design plus fin.

Cependant, le coût initial d’un solivage en acier reste plus élevé. Son poids constitue également un inconvénient. Le transport et la manipulation de l’acier, plus lourd que le bois, peuvent s’avérer complexes. Par ailleurs, sa conductivité thermique implique des travaux d’isolation.

La conception d’un tel projet demande une méthodologie et la maîtrise des abaques de solivage. Il faut :

1. Définir les charges à supporter
Vous devez d’abord identifier la charge totale que les solives devront supporter : le poids permanent et les charges temporaires.

2. Calculer la portée des solives
La portée correspond à la distance entre les points d’appui des solives (poutres porteuses ou murs porteurs). Des solives bien dimensionnées en fonction de la portée minimisent le risque de fléchissement du plancher.

3. Déterminer l’espacement des solives
Il dépend de la charge que les solives doivent supporter. Plus les charges sont lourdes, plus l’espace entre les solives est étroit.

4. Calculer la section des solives en tenant compte de :

• l’usage de la pièce (chambre ou grenier n’impliquent pas les mêmes charges) ;
• la portée libre ;
• l’entraxe entre les solives ;
• la charge permanente (le poids des matériaux) ;
• la charge d’exploitation, réglementée par la norme NF EN 1991-1-1 ;
• les charges ponctuelles ;
• la charge globale.

5. Vérifier les limites de flèche
Assurez-vous que la flèche des solives ne dépasse pas les limites spécifiées par le NF DTU (document technique unifié).

6. Effectuer les calculs de fixation
Calculez la taille et le nombre de fixations nécessaires pour attacher les solives aux poutres porteuses de manière sécurisée.

La sélection des outils et accessoires nécessaires pour le solivage dépend du matériau des solives, mais nous avons établi une liste non exhaustive de la quincaillerie utile :

• scie circulaire, scie sauteuse à bois ;
• perceuse ;
• niveau à bulle ;
• mètre ;
• crayon de charpentier ;
• maillet ;
• cloueuse pneumatique ;
• clé à molette ;
• pièces de fixation charpente : connecteurs métalliques, sabots de charpente, équerres ;
• entretoises ;
• goujons d’ancrage ;
• vis à bois.

Comme vous pouvez le constater, entre les plans, les calculs et le matériel nécessaire, le solivage s’adresse aux initiés.

Vous connaissez désormais les principes du solivage, mais la théorie ne suffit pas. Poser des solives ne s’improvise pas, même si vous êtes un bon bricoleur. Un charpentier saura effectuer les calculs exacts, en fonction de votre projet. Son approche minutieuse garantira la solidité de votre plancher.