Tout savoir sur la résistance à l’arrachement du scellement chimique
La résistance à l’arrachement du scellement chimique constitue un critère essentiel pour garantir la solidité et la sécurité de vos fixations. Qu’il s’agisse de charges légères ou de structures lourdes, comment connaître les performances réelles d’un scellement chimique ? Quels facteurs influencent sa résistance ? Et comment s’assurer d’un résultat optimal ? Décortiquons tous les aspects de ce sujet technique.
Comprendre la résistance à l’arrachement
Commençons par définir le concept. La résistance à l’arrachement du scellement chimique correspond à la force nécessaire pour extraire une tige filetée, un goujon ou une autre fixation du matériau dans lequel il a été ancré.
Cette performance dépend de plusieurs paramètres :
- Le matériau de base : le béton dense offre une résistance bien supérieure à celle de matériaux plus friables (parpaings creux ou brique). Mais un béton endommagé, fissuré ou humide réduit considérablement la résistance d’un scellement chimique.
- Le type de résine utilisée : les résines époxy, par exemple, présentent des capacités de charge élevées. À l’inverse, le polyester convient davantage à des charges légères.
- Le diamètre et la profondeur du forage : plus le trou est profond et large, plus la surface d’adhérence est importante et renforce la tenue de l’ancrage.
- La qualité d’application : une préparation soignée, incluant un nettoyage rigoureux du trou et le respect des temps de durcissement, est essentielle pour garantir la solidité du scellement.
Les valeurs indicatives de résistance
Évidemment, la résistance à l’arrachement du scellement chimique dépend des conditions spécifiques de chaque projet. Mais voici quelques moyennes pour mieux comprendre les performances possibles.
Dans du béton plein (C20/25) :
- pour une tige filetée de 10 mm de diamètre, la résistance peut atteindre environ 5 à 6 kN (500 à 600 kg) ;
- pour une tige de 16 mm, cette résistance grimpe à 12-14 kN (1 200 à 1 400 kg).
Dans de la brique pleine : la résistance est environ 30 à 40 % inférieure à celle obtenue dans du béton plein.
Dans des matériaux creux (parpaing ou brique perforée) : l’utilisation d’un tamis spécifique est indispensable pour répartir la charge et éviter l’arrachement prématuré. La résistance est alors plus faible, généralement comprise entre 1 et 3 kN.
Attention :
Ces valeurs peuvent varier en fonction du fabricant et des conditions d’application. Il est donc indispensable de se référer aux fiches techniques des produits utilisés.
Les méthodes de calcul et de test de la résistance à l’arrachement du scellement chimique
Pour évaluer la résistance à l’arrachement du scellement chimique, des méthodes normalisées combinent calculs théoriques et essais pratiques. Ces approches garantissent la fiabilité des ancrages pour répondre aux exigences de sécurité dans des conditions réelles.
Le calcul théorique
Ainsi, les données techniques fournies par les fabricants sont généralement calculées en fonction de normes reconnues, telles que l’ETAG 001 ou l’ETAG 029. Celles-ci définissent les protocoles de test pour les fixations chimiques. Les calculs tiennent compte de :
- la section de la tige filetée, où un diamètre plus grand augmente la résistance ;
- la qualité du matériau de base, comme la densité du béton et la solidité de la brique ;
- la profondeur d’ancrage, qui joue un rôle clé dans la répartition des contraintes.
Les tests normalisés
Ensuite, pour valider les résultats théoriques, des tests en laboratoire mesurent non seulement la résistance maximale mais aussi le comportement de l’ancrage dans des conditions spécifiques. Voici les trois principaux tests réalisés.
- Le test de traction directe, qui consiste à appliquer une force croissante perpendiculairement au matériau jusqu’à l’arrachement. Une machine de traction mesure la charge maximale supportée par la fixation avant qu’elle ne se détache. On obtient ainsi la charge ultime, la nature de la rupture (arrachement de la résine ou fissuration du matériau) et les performances dans des conditions statiques.
- Le test de cisaillement, qui libère une force parallèle au matériau, simulant les contraintes latérales souvent présentes dans les structures. Il informe sur la résistance de l’ancrage face à des charges latérales, comme celles générées par des vibrations ou des efforts transversaux.
- Le test cyclique, qui reproduit des charges répétées ou des variations de contrainte pour évaluer des conditions dynamiques. Le résultat indique la durabilité de la résine, la stabilité de l’ancrage sous des charges variables, et les performances dans des conditions réelles d’usage. Ce test est particulièrement pertinent pour des installations soumises à des vibrations ou des vents fréquents.
Les bonnes pratiques pour un scellement chimique solide
Enfin, quelques règles doivent être respectées pour réussir un scellement chimique dans les règles de l’art.
- Utilisez des résines de qualité : préférez des marques reconnues (Splir, Rawl, Fischer, Simpson ST …) et conformes aux normes européennes (marquage CE). La plupart des résines ont des plages de température spécifiques pour leur application. Par exemple, une résine époxy peut ne pas durcir correctement en dessous de 5 °C.
- Respectez scrupuleusement les consignes du fabricant : diamètre du trou, profondeur de forage, temps de durcissement. Les fabricants recommandent une profondeur égale à 8 à 12 fois le diamètre de la tige pour une fixation optimale. De plus, le trou doit être suffisamment large pour accueillir la résine. Elle doit se répartir de façon homogène.
- Protégez l’installation des sollicitations prématurées. Si vous ne respectez pas le temps de durcissement requis, vous compromettez la solidité du scellement.
- Choisissez un bon équipement : perceuse adaptée, outils de nettoyage et pistolet d’extrusion de qualité facilitent une application précise et durable.
Conseil :
Lors de l’utilisation d’un tamis pour scellement chimique, il est important d’utiliser la dose préconisée par le fabricant. Ne soyez donc pas étonné qu’il soit recommandé de bien bourrer le tamis avant d’installer votre tige filetée. Par exemple (à adapter selon les conditions d’utilisation), pour une tige filetée de 10mm avec un tamis de 15mm, dans un parpaing creux de 20cm, vous pourrez remplir environ 5 tamis avec une cartouche de 300ml.
N’hésitez pas à consulter cet article de blog : Comment construire un plancher en bois ?
Nous y avons utilisé cette technique pour notre tuto.
La résistance à l’arrachement du scellement chimique est bien plus qu’une simple donnée technique. Elle garantit la sécurité et la durabilité de vos projets. Pour aménager votre maison, renforcer une structure ou fixer des charges lourdes, comprendre les causes qui modifient la résistance permet de travailler avec précision. En ayant les bons gestes et les bons matériaux, vous obtenez un résultat à la hauteur de vos attentes. Chaque détail compte pour un scellement parfait !
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