
Qu'est-ce qu'un pont thermique ?
À chaque fois que vous recevez votre facture d’énergie, vous êtes à deux doigts de vous étouffer. Elle devient de plus en plus conséquente 😖.
Et le pire, c’est que vous ignorez pourquoi.
Alors que votre bâtiment n’a pas subi de dégâts, rester au chaud vous coûte désormais un bras. En été, à moins de mettre la climatisation à fond, vous avez l’impression d’être dans un sauna. En hiver, alors que votre chauffage est au maximum, vous grelottez sur place.
Il se peut que votre maison ait un ou plusieurs ponts thermiques.
Véritables fléaux, les ponts thermiques réduisent considérablement l’isolation des bâtiments. En France, on estime qu’ils sont responsables de 5 à 10 % des déperditions énergétiques.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas forcément nécessaire d’effectuer de gros travaux de rénovation pour s’en débarrasser. On vous donne quelques solutions à la fin de cet article.
Définition : qu'est-ce qu'un pont thermique ?
L’expression « pont thermique« est utilisée pour désigner tout défaut d’isolation conduisant à une perte de chaleur. À cause de failles dans la structure du bâtiment, l’air chaud présent à l’intérieur s’échappe et se retrouve à l’extérieur.
Et oui, c’est plus grave que vous ne le pensez.
Le problème avec les ponts thermiques, c’est qu’ils transforment votre bâtiment en une passoire énergétique. D’ailleurs si vous avez fait construire récemment, il ne vous a pas échappé que c’est un point très important de la RT 2012 et de la RE 2020.
Financièrement, attendez-vous à voir votre facture énergétique gonfler. Et sur le long terme, il se peut que votre maison soit endommagée par l’humidité à l’intérieur durant l’hiver (cas extrême).
Alors non, les ponts thermiques ne sont pas une affaire à prendre à la légère.
Très souvent, les ponts thermiques sont liés à des défauts de construction ou à l’utilisation de matériaux inadaptés ou peu performants. Cela dit, il serait injuste d’en faire porter toute la responsabilité aux artisans du BTP. Parfois, c’est l’usage intensif du chauffage ou de la climatisation qui accentue les déséquilibres thermiques existants, aggravant ainsi leurs effets.
Et bien sûr, restez vigilant : l‘humidité est l’ennemie numéro un de votre confort et de la santé de votre logement. Ne la laissez surtout pas s’installer !
Explication : quels sont les différents types de ponts thermiques ?
On distingue trois formes de ponts thermiques : les ponts thermiques linéaires, les ponts thermiques ponctuels et les ponts thermiques structurels.
Qu'est-ce qu'un pont thermique linéaire ?
On parle de pont thermique linéaire lorsque la fuite d’air a lieu entre deux parois collées l’une contre l’autre. C’est le cas des fuites énergétiques ayant lieu :
- entre un plancher et un mur externe ;
- un mur porteur et un plafond/plancher ;
- entre deux murs extérieurs.
Qu'est-ce qu'un pont thermique ponctuel ?
Dans le cas où la perte énergétique a lieu au croisement de trois structures, il est question de pont thermique ponctuel. Ces ponts sont aussi appelés 3D et il est possible de les retrouver dans les coins des bâtiments, quand deux murs se rejoignent au-dessus d’une dalle.
Qu'est-ce qu'un pont thermique structurel ?
Ici, le pont thermique découle d’un défaut d’installation. Eh oui, parfois, même les meilleurs artisans commettent des erreurs. Dans ce cas, les fuites énergétiques ont lieu au-niveau des portes, des fenêtres, des zones de perçage, etc.
Comment reconnaître un pont thermique ?
Tout ça, c’est bien beau mais cela ne résout pas l’un de vos problèmes cruciaux. En fait, comment savoir si votre bâtiment a un ou plusieurs ponts thermiques ? 🤔
C’est simple : il suffit d’ouvrir l’œil et le bon.
Très souvent, un pont thermique se manifeste de cinq manières différentes :
- une sensation de froid à côté de portes, de fenêtres ou dans des endroits particuliers du bâtiment ;
- des murs ou des sols froids au toucher ;
- des traces d’humidité le long des murs, des plafonds et des sols affectés ;
- la présence de moisissures dans les angles de la maison ;
- une odeur d’humidité inexplicable et persistante.
Si vous remarquez un ou plusieurs de ces phénomènes, attention ! Il se peut que votre maison soit touchée par un pont thermique, voire plusieurs.
Toutefois, l’absence de ces signes ne signifie pas que votre bâtiment soit hors de danger.
Parfois, seul un spécialiste sera en mesure de détecter les ponts thermiques. À l’aide d’un appareil (caméra thermique), il identifiera les zones de perte énergétique. Par la suite, il dressera un bilan énergétique de la résidence et vous suggérera comment arrêter les fuites de chaleur.
Comment faire disparaître un pont thermique ?
Avec l'isolation par extérieur (ITE)
Dans ce cas, il est question de modifier les façades externes pour améliorer l’isolation du bâtiment. Concrètement, l’artisan déposera un matériau isolant sur le mur extérieur avant d’appliquer un enduit. Ou alors, il colmatera la zone en fixant une ossature, puis le matériau isolant, puis un bardage.
De toutes les méthodes, l’isolation par l’extérieur est la plus efficace. Toutefois, gardez à l’esprit que modifier vos façades implique de demander l’autorisation de la mairie (déclaration préalable de travaux). Par ailleurs, financièrement, cela a un coût non négligeable.
Avec l'isolation par l'intérieur (ITI)
Ici, l’isolant est placé à l’intérieur. Par ricochet, tous les ponts thermiques ne sont pas comblés et surtout, l’efficacité est moindre. Mais, le gros avantage, c’est que l’ITI est plus accessible financièrement et ne nécessite pas de démarches administratives.
Avec des rupteurs de ponts thermiques
En construction neuve (et parfois en rénovation lourde), l’utilisation de rupteurs de ponts thermiques permet d’interrompre la circulation de chaleur à travers les zones sensibles du bâtiment, limitant ainsi la formation de ponts thermiques.
Concrètement, un rupteur se compose d’une armature et d’un matériau isolant (laine de roche, polystyrène, polyuréthane, etc.). En plus d’améliorer la performance thermique, il contribue à renforcer l’isolation phonique et peut participer à la protection contre les incendies.
Les autres solutions disponibles
En complément des méthodes principales, d’autres solutions existent pour limiter les ponts thermiques. Parmi elles, la pose de menuiseries performantes, comme des fenêtres à triple vitrage, permet de réduire les pertes au niveau des ouvertures. L’isolation des planchers bas, notamment dans les garages ou sous-sols, est aussi une option efficace pour éviter les déperditions par le sol.
Dans certains cas, des correcteurs spécifiques, comme des panneaux isolants minces ou des isolants sous vide, peuvent être utilisés pour traiter localement les zones sensibles. Enfin, en construction neuve, une conception optimisée (en favorisant la continuité de l’isolation et en choisissant des matériaux adaptés) reste la meilleure arme contre les ponts thermiques.
Les ponts thermiques ne sont pas une fatalité. En agissant dès maintenant, vous améliorez votre confort, vous réduisez vos factures, et vous valorisez votre bien immobilier. Étudiez bien votre logement. Localisez avec exactitude vos ponts thermiques avant d’envisager une solution adéquate.
Alors, prêt à passer à l’action ?