Comment choisir et utiliser les vis autoperceuses ou autotaraudeuses ?
Publié par Yvon
Spécialiste Quincaillerie chez Bricozor
Les vis autoperceuses et les vis autotaraudeuses sont des fixations très utilisées dans le bâtiment pour le bardage, la couverture ou l’étanchéité. Mais également dans l’industrie où elles sont très courantes pour la fixation de tôles.
Ces vis permettent de tarauder et de bloquer dans la même opération.
Faisons un focus sur ces deux indispensables du rayon quincaillerie !
Quelles sont les différences entre une vis autoperceuse et une vis autotaraudeuse ?
La différence principale entre ces deux types de vis est la nécessité de pré-percer avant la fixation des vis autotaraudeuses. Ce qui n’est pas le cas des vis autoperceuses qui effectuent le perçage du support en se vissant.
Mais il y a des exceptions. Pour la jonction entre deux tôles fines, comme pour le couturage de bacs acier, on utilise des vis à tôle à bout effilé. On n’effectue aucun pré-perçage, simplement un pointage dans la tôle pour guider la pointe de la vis. La pointe est suffisamment robuste pour percer ces tôles fines, et ensuite les tarauder pour les bloquer l’une sur l’autre.
La deuxième différence est la forme de la pointe des vis. Une vis autotaraudeuse a une pointe effilée ou plate, tandis qu’une vis autoperceuse est munie d’un foret dans son extrémité.
Le corps fileté des deux types de vis est pratiquement le même. Il est autotaraudeur sur les deux vis.
Vis autoperceuse à tête cylindrique
Vis autotaraudeuse pour la pose de panneaux en sommet d’onde
Les vis à tôle sont autotaraudeuses et destinées aux tôles fines, aux métaux tendres comme l’aluminium et le plastique.
Nous allons maintenant faire un focus plus approfondi sur ces deux familles de vis.
Les vis autotaraudeuses
- Le pré-perçage
Comme nous l’avons vu précédemment, les vis autotaraudeuses vont demander, dans la majorité des cas, un pré-perçage avant leur mise en place.
Voici le tableau des diamètres à utiliser :
- La mise en place des vis autotaraudeuses
Après le pré-perçage, la vis va tarauder le support directement dans le trou. Ce taraudage est réalisé par le filetage progressif de la vis.
Une fois mises en place, ces vis offrent une très grande résistance à l’arrachement et aux vibrations.
Sur cet exemple, la vis autotaraudeuse vient traverser les deux tôles, écarteur et profilé de toiture, pour venir ensuite se visser dans le bois de charpente. Cette traverse en bois aurait très bien pû être en métal.
Cette vis va tarauder les deux tôles afin de les solidariser ensemble et d’une façon pérenne.
Les vis autoperceuses
Le perçage
Les vis autoperceuses, grâce à leur pointe foret, vont directement percer le métal, sans avant trou.
Une gorge située au-dessus de la pointe va dégager les copeaux du perçage. Ensuite les filets du corps de la vis vont tarauder le support métallique. Le vissage se termine par le blocage de la pièce à fixer quand la tête entre en contact avec la surface.
Le vissage se fait en appuyant fortement sur la vis, en continu et à la verticale de la pièce à fixer.
La vitesse de rotation est un élément très important. Elle se situe entre 600 et 1500 tours/minutes pour les vis en inox A2, et entre 1000 et 2500 tours/minutes pour les vis en acier. Une vitesse trop lente ou excessive va échauffer la pointe foret et compromettre le perçage.
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de vitesse et de force pour les différents diamètres de vis autoperceuse.
Focus sur la longueur de la vis autoperceuse
Lors du choix de la longueur de la vis autoperceuse, il faut que la capacité de perçage de la pointe en forme de foret soit supérieure à l’épaisseur des pièces à assembler (G).
C’est à dire que la longueur totale de la vis (L) doit être nettement plus longue que les pièces à assembler.
Si ce n’est pas le cas, il y a le risque de voir les pièces à assembler s’éloigner l’un de l’autre au lieu de se rapprocher.
Le tableau ci-dessous donne les épaisseurs maximales que peuvent fixer les vis autoperceuses standards en acier selon leur longueur et leur diamètre.
Les différentes vis autoperceuses
Les vis autoperceuses vont être différentes selon l’usage et les matériaux. Par exemple, la fixation d’une pièce en bois sur du métal ne demande pas la même vis que l’assemblage de deux pièces métalliques.
Les vis autoperceuses standards sont les modèles les plus courants. On les trouve dans la construction métallique, la couverture, le bardage, la pose de menuiserie, etc…
Ces vis autoperceuses standards ont différentes formes de têtes, hexagonales, ronde, fraisées et différentes empreintes, pozidriv, torx, 6 pans.
Lorsque une protection contre les infiltrations d’eau est demandée, comme pour les vis de toiture et de bardage, ces vis autoperceuses sont équipées de rondelles d’étanchéité.
Les vis en acier se destinent aux perçages dans l’acier, l’aluminium, le plastique. Elles ne sont à utiliser en milieu sec, sans contact direct avec de l’eau.
Les vis en inox A2 ont une résistance assez faible au perçage dans les métaux. On les utilisent principalement pour la tôle l’aluminium. Comme elles ont une bonne résistance à la corrosion, ces vis autoperceuses en inox peuvent s’utiliser dans les milieux corrosifs et en extérieur.
Le tableau ci-dessous donne les épaisseurs maximales que peuvent fixer les vis autoperceuses standards en acier.
Les vis autoperceuses à pointe foret longue permettent des perçages de matériaux métalliques épais, pouvant aller jusqu’à des épaisseurs de 18 mm.
Les vis autoperceuses à ailettes permettent des assemblages bois sur métal, comme les ossatures de bardage ou la fixation de lambourdes de terrasse sur poutres métalliques.
En pénétrant dans le bois, les ailettes situées sur le corps de la vis vont agrandir le perçage de la pointe foret. Cet agrandissement va permettre aux copeaux de s’évacuer. Ainsi rejeter, les poussières de bois ne vont pas obstruer le canal de perçage et freiner la pénétration de la vis.
Ensuite, au contact du métal, les ailettes vont se casser et les filets suivant vont tarauder le support.
Les vis autoperceuses bimétal sont constituées de deux matières différentes. La pointe foret est en acier trempé, tandis que le corps et la tête de la vis sont en inox A2 ou A4.
Comme une vis autoperceuse entièrement en inox ne peut percer que des matériaux tendres, cet assemblage permet de percer dans la plupart des aciers tout en gardant l’aspect anticorrosion de l’inox pour la partie exposées aux intempéries.
On trouve ces vis dans la fixation de bardage, de toiture, de panneaux extérieurs, etc…
Pourquoi utiliser une vis autoperceuse au lieu d’une vis autotaraudeuse. Et inversement ?
Pour faire son choix entre ces deux familles de vis, il faut se demander si la pression exercée sur la pièce à fixer par une vis autoperceuse ne va pas déformer cette pièce.
Prenons l’exemple d’une tôle de bardage que nous voudrions fixer par des vis sur le sommet des ondes.
Si l’espace sous l’onde de la tôle est vide, la fixation par une vis autoperceuse risque de déformer l’onde. Car le perçage de la tôle demande une pression plus importante sur la vis que l’utilisation d’un foret. Il faudra prépercer et utiliser une vis autotaraudeuse.
Sur le deuxième schéma nous avons toujours une fixation sur le haut d’une onde.
Mais ici l’espace est comblé par un isolant. L’utilisation d’une vis autoperceuse va, cette fois, être possible. La pression exercée sur la tôle ne va pas la déformer.
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