Clouer un parquet : bonne ou mauvaise idée ?

La technique traditionnelle de pose d’un parquet consiste à fixer les lames avec des clous sur une structure en bois (lambourdes ou solives).

Toutefois, ces dernières décennies, les fabricants ont imaginé des parquets plus simples et moins chronophages à installer. Alors, avec l’avènement des parquets collés ou flottants, la pose des lames en bois par clouage est-elle devenue obsolète et sans intérêt ?

Nous faisons le point avec vous sur cette méthode ancienne qui n’est pas la plus facile à reproduire, mais qui reste néanmoins très populaire.

Vous le voyez, plusieurs types de pose sont envisageables pour fixer votre parquet au sol, chacune offre ses intérêts spécifiques. Découvrons pourquoi la fixation des lames par clouage reste une option de choix.

La fixation des lames par clous vous fait bénéficier de nombreux atouts au long terme.

• S’intégrant sur un lit perpendiculaire de solives ou de lambourdes, cette technique garantit une durabilité supérieure. En effet, les lames de parquet sont directement fixées sur ces pièces de bois qui leur assurent un soutien solide pendant plusieurs décennies.
• La stabilité est également renforcée, car les charges sont réparties sur l’intégralité du sol. Les déformations et les affaissements des lames de bois sont donc très peu probables si la pose est réalisée correctement.
• La pose clouée du parquet offre aussi une isolation thermique optimale. Mais, pour cela, il vous faudra installer un isolant thermique entre les lames et les solives (ou lambourdes). Ces dernières permettent alors d’isoler le plancher en bois du sol et font office de bouclier thermique. Les pertes de chaleur sont donc considérablement réduites dans la maison.
• Les lames à clouer sont la plupart du temps composées de bois massifs (chêne, châtaignier ou pin des Landes par exemple), elles sont donc inusables. Il est en effet possible de les poncer à de multiples reprises avant de les abimer.

Cette pose à l’ancienne engendre tout de même quelques inconvénients, rien de rédhibitoire, rassurez-vous. Découvrez-les ci-dessous.

• Vous l’aurez compris, le type de support qui va accueillir ce parquet massif est exhaustif. Impossible d’utiliser cette technique sur un support béton (logique !), fréquemment utilisé dans les constructions modernes.
• Bien que la fixation des lames sur les solives amplifie davantage les bruits de pas et de grincement (par rapport à une pose collée), plusieurs solutions permettent de pallier efficacement ce désavantage. Il vous suffit, par exemple, d’intégrer une bande de liège entre les solives et les lames pour les désolidariser, et ainsi améliorer considérablement les nuisances acoustiques.
• L’installation d’un parquet cloué requiert du temps pour être accomplie, comparée notamment à la pose collée.
• Ce type de pose demande également une certaine expertise pour être réalisé dans les règles de l’art.
• Les lames à clouer sont assez chères, mais c’est le prix à payer pour profiter d’un « vrai parquet massif à l’ancienne » !

Nous avons listé pour vous l’ensemble du matériel indispensable :

• des lambourdes ;
• des chevilles à frapper ;
• de la bande résiliente ;
• des lames de parquet ;
• des clous pointe tête d’homme ;
• des plinthes ;
• de la colle mastic ;
• des vis à bois ;
• du mastic acrylique ;
• des cales.

Veillez aussi à disposer des outils suivants :

• un crayon ;
• un mètre ruban ;
• une perceuse-visseuse ;
• un perforateur ;
• une équerre ;
• une scie sauteuse ;
• une cale de dilatation ;
• une cale en bois ;
• un marteau ;
• un tire-lame ;
• une cale à frapper ;
• un niveau à bulle ;
• un foret à bois ;
• une fraise ;
• un chasse-clous ;
• une règle métallique.

Sachez que la pose clouée ne concerne que les parquets en bois massif. Par ailleurs, les lames ne reposent pas sur le sol, mais sur un lit de lambourdes ou de solives placées perpendiculairement en dessous et fixées au sol. Enfin, le type de clou à utiliser est spécifique. Assurez-vous d’avoir les bons produits. Voici un exemple de clou disponible dans notre catalogue :

Avant de commencer vos travaux, mesurez l’épaisseur d’une lambourde et ajoutez-y celle d’une lame pour déterminer la hauteur de votre sol. Reportez cette épaisseur sur les bas de portes et les chambranles et débitez l’excédent à la scie sauteuse.

Il est maintenant temps d’installer votre réseau de lambourdes sur le sol en suivant ces étapes :

1. À 10 cm en retrait de l’extrémité de la lambourde, percez un avant-trou des deux côtés avec un foret à bois et un fraisage afin d’insérer la tête de vis.
2. Appliquez d’autres points de fixation tous les 50 à 70 cm.
3. Disposez la première lambourde dans le sens opposé à celui où vous poserez les lames en bois, veillez à garder un espace de 1 cm avec le mur.
4. Percez en traversant la lambourde à l’aide d’un foret à béton dans tous les avant-trous que vous venez de réaliser.
5. Fixez la lambourde avec des chevilles à frapper.
6. Posez et fixez les lambourdes suivantes en veillant à bien conserver un écart de 40 cm s’il s’agit de lames de 23 mm d’épaisseur (réduisez à 30 cm pour des lames de 16 mm).
7. Pensez à contrôler le niveau des lambourdes au fur et à mesure.

Avant de vous lancer sur le premier rang, pensez à bien entreposer le parquet dans la pièce ou il sera installé, au moins 48h avant la pose.

Disposez votre première lame perpendiculairement aux lambourdes sans oublier d’insérer des cales de dilatation de 5 mm d’épaisseur contre le mur. Puis, poursuivez de la manière suivante :

• tracez le trait de coupe (à l’aide d’un crayon et d’une équerre) sur l’extrémité de la lame de façon à ce qu’elle s’arrête à mi-lambourde ;
• coupez l’excédent de bois à la scie sauteuse ;
• posez la première lame côté mur et clouez-la au marteau (ou au cloueur) sur la première lambourde avec des pointes tête d’homme ;
• enfoncez proprement les têtes au chasse-clou.

Poursuivez votre progression en suivant les étapes ci-dessous.

1. Disposez la lame suivante et serrez l’assemblage en tapant sur l’extrémité avec un marteau et une cale martyre.
2. Clouez la seconde lame comme la précédente.
3. Lorsque vous arrivez en bout de rangée, placez la dernière lame contre la précédente, languette contre languette.
4. À l’aide de votre équerre, repérez et tracez la ligne de coupe à l’endroit où se termine la lame précédente.
5. Après avoir coupé l’excédent de la lame à la scie sauteuse, faites glisser le dernier segment, resserrez au tire-lame et clouez.

Place maintenant à la fixation de la deuxième ligne, puis des rangées suivantes :

• insérez la lame dans la languette de la rangée précédente et resserrez les rangs en frappant avec un marteau sur une cale-martyre ;
• clouez la lame en biais sur le haut de la languette ;
• poursuivez la fixation des lames de la seconde rangée comme à l’étape précédente.

Continuez ainsi sur l’ensemble du parquet en vous assurant de bien serrer les assemblages avant de fixer avec vos clous.

A garder en tête : Utilisez impérativement une matière première de qualité, surtout pour le lambourdage. Assurez-vous que le bois soit parfaitement sec, qu’il soit le plus droit possible et utilisez des cales de qualité (avec différents niveaux de précision) pour être parfaitement à niveau.

Une fois la pose du parquet achevée, vous n’avez plus qu’à coller les plinthes au pied de chaque mur, réaliser un léger ponçage et enfin,  appliquer une finition vitrifiée ou cirée selon l’usage de la pièce.

Bon bricolage à tous !