Se passer de chaudière et de radiateur, un simple fait d’hiver ?

Ah, le doux réconfort d’un foyer chaleureux ! Nous avons tous ressenti cette satisfaction de rentrer chez soi après une journée glaciale, se blottir dans un plaid moelleux et laisser la douceur nous envelopper. Cependant, que se passe-t-il lorsque cette chaleur accueillante fait défaut ? Que votre chaudière soit en panne ou que vous ayez délibérément éteint vos radiateurs par souci écologique ou économique, les risques d’une maison sans chauffage sont les mêmes.

Conséquences sur la santé, mais aussi sur la structure de votre maison, lisez jusqu’au bout avant de baisser le thermostat, car nous risquons de jeter un froid.

Le radiateur, c’est la santé ? Si vivre dans une atmosphère surchauffée n’est pas bon, l’absence de chauffage dans une maison n’est guère mieux. Une température intérieure basse expose les habitants au risque d’hypothermie. Le corps perd alors plus de chaleur qu’il n’en produit.

Les effets de l’hypothermie peuvent aller de l’inconfort et du besoin de se frotter sans arrêt les mains, à des complications plus graves :

• diminution du flux sanguin ;
• augmentation de la pression artérielle ;
• troubles de la coagulation, à l’origine d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral.

Les personnes fragiles ou malades, les nourrissons et les personnes âgées sont plus sensibles à l’hypothermie, en raison de leur capacité limitée à réguler la température corporelle.

• d’infections respiratoires aiguës (IRA), causées par les virus saisonniers ;
• d’infections bactériennes et d’allergies en raison de l’humidité (développement de moisissures) ;
• de bronchospasme chez les asthmatiques.

Tout comme vous, votre habitation n’est pas conçue pour résister aux frimas de l’hiver sans broncher. La plupart des matériaux réagissent à la météo, et le froid peut causer bien des ravages.

L’absence de chauffage expose évidemment les canalisations au risque de geler, avec des conséquences qui dépassent les simples désagréments. Focus :

• La rupture des conduites

Bref retour en cours de physique, chapitre des états modifiés de l’eau. Lorsque celle-ci gèle à l’intérieur des canalisations, elle passe de l’état liquide à l’état solide. L’eau transformée en glace se dilate, le volume augmente et exerce une pression sur les tuyaux. S’ensuivent des fissures, voire une rupture de canalisation.

• Le risque de dégâts des eaux

Ainsi, les canalisations endommagées provoquent des fuites dès que la glace commence à fondre.

• L’obstruction des canalisations

Le gel peut également entraîner la formation de glace à l’intérieur des conduites, obstruant le passage de l’eau, et créant des problèmes d’écoulement.

De plus, une odeur caractéristique, des fenêtres embuées et une condensation constante doivent alerter sur un excès d’humidité, à l’origine de détériorations.

• Les moisissures et les champignons abîment les murs, le plâtre, le bois, et attaquent même les systèmes de chauffage, d’autant plus qu’ils sont éteints.
• La dégradation structurelle affaiblit l’intégrité de la maison, nécessitant des réparations coûteuses.
• L’humidité excessive favorise la prolifération de bactéries et d’allergènes.

Par ailleurs, les propriétés thermiques, physiques et mécaniques des matériaux sont fortement influencées par les écarts de température.

• Contraction et dilatation

Les variations affichées par le thermomètre provoquent la contraction et la dilatation des matériaux de construction. Les éléments architecturaux, telles les tuiles de toit, peuvent se fissurer, tout comme le béton, le plâtre ou la brique.

• Altération des propriétés des matériaux

L’exposition prolongée au froid fait perdre au bois ses propriétés mécaniques. Cet inconvénient peut entraîner une diminution de la résistance structurale de la maison.

• Fragilité des appareils électroménagers

Certains appareils ne supportent pas la différence entre leur température interne élevée et la température trop basse de la pièce. De plus, les composants électroniques (téléphones portables, ordinateurs) sont très sensibles à l’humidité et au risque de condensation.

• Conditions idéales pour les nuisibles

Enfin, blattes, termites et autres cafards prolifèrent lorsque le mercure descend. Les insectes élisent domicile dans votre habitation qui devient leur nid douillet, à défaut d’être le vôtre.

Nous l’avons vu, ne pas chauffer c’est risqué. Alors, pourquoi ne pas opter pour des sources d’énergies renouvelables, écologiques et économiques ?

• Les panneaux solaires thermiques : ils captent la chaleur du soleil pour chauffer l’eau, utilisée ensuite dans un système de chauffage central.
• La pompe à chaleur géothermique : ce système exploite la chaleur naturelle du sol pour chauffer la maison. Une alternative durable et efficace.
• Le système de chauffage à biomasse : il utilise des matériaux organiques tels que le bois, les pellets ou les déchets agricoles, et réduit la dépendance aux combustibles fossiles.

Envisagez également l’option de faire de votre habitat une maison passive.

Après cet état des lieux, quelques habitudes judicieuses vous aideront à optimiser la chaleur de votre domicile, assurant ainsi un environnement confortable tout au long de l’année.

1. Programmer un thermostat
Utilisez un thermostat programmable pour réguler la température. Vous pouvez ainsi l’ajuster lorsque la maison est inoccupée ou pendant la nuit pour économiser de l’énergie.

2. Isoler les combles pour déjouer les risques d’une maison sans chauffage
C’est indispensable. La laine de mouton, le liège ou la cellulose recyclée réduisent l’empreinte carbone tout en fournissant une isolation thermique efficace.

3. Vérifier l’étanchéité des fenêtres et des portes
Réparez les joints pour prévenir les ponts thermiques et les infiltrations d’air froid.
Les fenêtres à double vitrage aident à réduire les pertes de chaleur. Vous pouvez aussi combler l’espace sous la porte avec un boudin en tissu, ou visser un bas de porte.

4. Installer des tapis isolants.
Les tapis agissent comme une barrière thermique, évitant que le froid ne remonte du sol.

5. Poser des rideaux thermiques
Leur épaisseur agit comme un rempart contre le froid. Pensez à les fermer la nuit, pour emprisonner la chaleur à l’intérieur.

6. Décorer la maison avec des textiles chauds
Habillez les lits avec des couettes à haut pouvoir calorifique. Utilisez des plaids et des coussins en tissu épais pour ajouter un effet cosy.

7. Utiliser une bouillotte
Les adeptes du cocooning la connaissent bien. La bouillotte affiche un style résolument moderne, et cet accessoire n’a pas son pareil pour réchauffer un lit.

Face aux risques liés à l’absence de chauffage dans une habitation traditionnelle, les maisons BBC (Bâtiment Basse Consommation) et les maisons passives offrent une perspective différente.

Conçues pour optimiser l’efficacité énergétique, ces habitations réduisent drastiquement, voire éliminent, le besoin de chauffage conventionnel sans compromettre le confort thermique des occupants. Grâce à une isolation poussée, une orientation optimisée (pour bénéficier au maximum de l’apport énergétique solaire), une étanchéité à l’air rigoureuse et une gestion intelligente de la ventilation (VMC double flux), elles maintiennent une température intérieure stable et agréable, même en plein hiver.

Ainsi, contrairement aux maisons non chauffées traditionnelles, les maisons BBC et passives écartent les risques pour la santé et la structure du bâtiment liés au froid. Elles sont pensées et construites pour faire face à ces problématiques. Elles incarnent une solution avancée pour vivre confortablement, tout en étant écologiquement et économiquement responsables.

Explorer les risques d’une maison sans chauffage révèle une série de conséquences, non seulement sur la santé des occupants, mais aussi sur l’intégrité structurelle de l’habitation. Suivre la vague de la sobriété énergétique et ne plus vouloir allumer ses radiateurs, pourquoi pas ? À condition d’anticiper ce projet, d’équiper le logement pour qu’il résiste au froid, et de glisser dans votre garde-robe des vêtements plus chauds.