Qu’est-ce que le calorifugeage ?
Derrière ce terme technique un peu barbare appelé calorifugeage se dissimule une solution simple et efficace, conçue pour optimiser les performances énergétiques des habitats et des bâtiments administratifs, industriels et commerciaux. La réduction des dépenses de chauffage, d’eau et d’électricité étant devenue une véritable préoccupation pour les particuliers comme pour les entreprises, Bricozor vous propose aujourd’hui de découvrir ce procédé aux multiples avantages.
Une lecture aussi bonne pour le moral que pour le portefeuille ? Allons-y !
Définition et présentation du calorifugeage
La flambée du prix des énergies oblige aujourd’hui à consommer mieux pour dépenser moins. La chasse au gaspillage est ouverte, tant au travers de nos actes que de nos installations. Le calorifugeage se révèle un excellent allié en la matière car il joue sur un double registre : l’isolation et la protection. Voyons comment.
Un système d’isolation thermique des conduites industrielles et domestiques
Le calorifugeage désigne le procédé consistant à isoler thermiquement les circuits et équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Pour cela, tuyaux, canalisations, chaudières et réservoirs sont intégralement enveloppés de matériaux isolants qui viennent épouser leur forme au plus près.
Objectif : limiter les déperditions de chaleur qui surviennent lors du transport du fluide caloporteur.
Intérêt du calorifugeage
L’eau qui circule dans les canalisations depuis la chaudière jusqu’aux radiateurs ou robinets perd en effet progressivement ses calories au contact des tuyaux froids. Les installations sont bien souvent situées dans des espaces non chauffés comme des sous-sols et des garages, et traversent parfois sur de longues distances des vides sanitaires et des parties communes (cas des immeubles). Tel un manteau, le calorifugeage permet de maintenir la température de l’eau chaude produite, le temps d’acheminer celle-ci à sa destination finale.
Installations concernées par le calorifugeage
Si les réseaux de chauffage central et d’eau chaude sanitaire constituent le cœur de cible du calorifugeage, ce procédé s’applique également aux systèmes de production d’air frais, confrontés au phénomène inverse. L’air froid entrant ou artificiellement produit circule dans des gaines le plus souvent situées dans des combles peu, mal, voire pas du tout isolés. Durant la période estivale, l’air avance dans des conduits surchauffés, gagne en température et peine à rafraîchir l’air ambiant à moins de pousser la climatisation ou la VMC. Un problème résolu avec le calorifugeage qui permet, au même titre qu’une bouteille thermos, de maintenir cette fois l’air à basse température jusqu’à sa diffusion dans le logement.
Avantages du calorifugeage
L’isolation des canalisations est un travail de longue haleine qui peut en décourager plus d’un. Pourtant les avantages sont bien réels et se traduisent rapidement sur le papier. Explications.
Économies d’eau et d'énergie
Le cuivre et le multicouche présents dans les installations pêchent par leur incapacité à maintenir l’eau à bonne température. Plus la superficie du logement est importante, plus la longueur de la tuyauterie augmente, entraînant avec elle une importante perte calorique. Selon les professionnels, le calorifugeage permet de diviser par 6 ces déperditions par mètre linéaire et de réaliser une économie pouvant atteindre 20% de réduction sur la facture énergétique.
Une excellente nouvelle également perceptible au niveau de la facture d’eau : moins d’eau froide à l’arrivée d’un pommeau de douche ou d’un mitigeur par exemple signifie un temps d’attente réduit pour obtenir de l’eau à bonne température. Moins de gaspillage donc et plus d’économies aussi !
Confort thermique et salubrité de l'habitat
Dernier avantage du calorifugeage : le confort intérieur.
Des canalisations non isolées peinent à chauffer un logement. Concrètement, cela se traduit par une sensation permanente de froid parfois doublée d’une sensation d’humidité. Un mal-être insidieux qui agit à la longue sur le moral mais pas seulement. Car l’humidité affecte également le logement et favorise sa dégradation. Conclusion : on se remonte les manches et on agit !
Protection des installations
Autre avantage du calorifugeage : la protection des canalisations et des équipements de production d’eau chaude.
Si l’isolation aide à maintenir la température du contenu des tuyaux et des machines à flot, elle participe grandement à la préservation de la qualité des matériaux qui les composent. Les différences de température entre le liquide transporté et l’air ambiant fragilisent métaux et plastiques qui subissent de subtiles détériorations qui sont de plus en plus marquées : effritements, micro-fissures et corrosion par exemple. Une dégradation source de fuites et de pannes qui plombent un budget déjà bien chargé en dépenses. Le calorifugeage participe ainsi à l’entretien général du système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire tout en prolongeant sa durée de vie.
Meilleur contrôle de la chaleur
Le calorifugeage a également une incidence significative sur le contrôle de la chaleur produite. Et pour cause : l’eau maintenue à bonne température nécessite moins d’ajustements, donc moins de surveillance. Une régulation qui soulage le fonctionnement des équipements, augmente leur fiabilité et permet aux occupants de gagner en sérénité.
Réduction sonore
Voici un avantage du calorifugeage bien utile au quotidien : la réduction des bruits produits par les installations de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Mise en route automatique des machines, claquement du métal sous l’effet de sa dilatation et glou-glou intempestifs liés à un manque de pression constituent autant de nuisances sonores agaçantes qui peuvent également perturber le sommeil nocturne des habitants. Le calfeutrage des canalisations étouffe ces sons qui perdent en intensité et permettent de retrouver une tranquillité d’esprit.
Un détail qui mine de rien fait parfois toute la différence.
Prévention des incendies
Véritable barrière de protection contre le froid, le calorifugeage protège les équipements qu’il isole mais aussi ceux placés à proximité d’éventuels départs de feu ou de risques de fonte. En sortie de chaudière, l’eau, pour ne citer que cet exemple, grimpe à 60°C minimum pour éviter le développement de salmonellose. Une température élevée qui chauffe le métal et peut constituer un danger pour des matériaux sensibles malencontreusement situés à son contact comme le polystyrène ou le plastique. Fonte de gaines et court-circuits relèvent davantage de l’hypothétique en présence d’un calorifugeage qui vient précisément jouer un rôle de tampon entre la tuyauterie située en dessous et l’environnement immédiat.
Matériaux et techniques de calorifugeage
Vous voilà convaincu des bienfaits du calorifugeage ? Alors, place au chantier ! Préparation, fournitures et tour de main, voici pour terminer comment procéder.
Préparation du chantier
Chantier de calorifugeage ou non, le terrain doit toujours être préparé en amont pour permettre de travailler dans de bonnes conditions. Faites place nette en retirant tous les objets encombrants et/ou inutiles. Si vous devez retirer un ancien calorifugeage, soyez très prudent car jusqu’en 1997, l’amiante était un matériau couramment utilisé pour isoler les toitures, les tuyaux et les conduits. Auquel cas, deux solutions s’offrent à vous : soit l’amiante est encore intacte et peut être recouverte, soit elle se désagrège et doit être retirée par une entreprise spécialisée. Un mal nécessaire qui a un coût mais qui vous évitera de continuer à respirer des micro-particules d’amiante à chaque descente en chaufferie.
Contrôle préalable de l’existant
Profitez de ce chantier pour examiner l’intégrité de votre installation. Vérifiez tous les points de jonctions qui constituent le talon d’Achille des canalisations. De l’eau perle à certains endroits ? Réparez. Ce n’est pas une fois emballé qu’il faudra songer à colmater.
Si vos tuyaux sont en plomb, cas de plus en plus rare mais encore possible dans les maisons anciennes, posez-vous sérieusement la question de conserver ou non l’installation en l’état.
Choix des matériaux isolants
Plusieurs matériaux permettent de réaliser un calorifugeage efficace :
- La laine minérale (laine de verre ou laine de roche) : disponible sous forme de coquilles ou de manchons préformés, elle s’adapte facilement aux différents diamètres de tuyauterie. Son excellente résistance thermique et son prix abordable expliquent sa popularité, surtout quand il s’agit de couvrir de grandes longueurs de canalisations ;
- Le polyéthylène expansé : plus connu sous le nom de mousse isolante, ce matériau se présente sous forme de tubes fendus qui s’enfilent directement sur les tuyaux. Une facilité de pose qui explique son grand succès : il suffit juste de l’entrouvrir, de prendre la canalisation en sandwich puis de le refermer autour d’elle. Ce matériau résiste en outre plutôt bien à l’humidité, ce qui rend son emploi idéal pour les caves ou les pièces humides ;
- L’élastomère : ce caoutchouc synthétique particulièrement étanche et très souple est particulièrement recommandé pour les installations complexes, ponctuées de nombreux coudes et de raccords. Sa durabilité exceptionnelle explique son coût supérieur.
Le bon diamètre pour de bons manchons
Avant de passer commande, pensez à mesurer le diamètre des canalisations. Un manchon trop large laisse passer l’air et réduit son efficacité. Un manchon trop étroit est difficile à enfiler et peut être endommagé. Prévoyez aussi une épaisseur d’isolation de 20 mm minimum pour les tuyaux de chauffage et jusqu’à 40 mm pour les conduits traversant les zones les plus froides voire pas du tout chauffées.
Mise en place de l’isolant
La technique du calorifugeage est simple à réaliser, à condition de prendre son temps et de faire œuvre de patience pour valider chaque étape :
- Mise en place des tubes isolants tout le long du circuit ;
- Pose éventuelle de manchettes de finitions aux extrémités des canalisations ;
- Pose d’une coquille en alu ou en PVC ou bien d’une toile de coton plâtrée ;
- Pose d’un adhésif spécial haute température à cheval sur deux manchons ;
- Pose de fils de fer dits de renfort pour assurer un maintien solide de l’ensemble.
Les points de déperdition de chaleur les plus importants dans une chaufferie sont appelés points singuliers. Une expression employée pour désigner les clapets, brides, vannes, et échangeurs à plaque qui représentent des ponts thermiques. Toute la difficulté consiste à couvrir ces points singuliers tout en laissant la possibilité de les rendre accessibles en cas de besoin. Des fenêtres pratiquées dans les tubes de mousse peuvent permettre de résoudre ce problème.
Pour les systèmes de climatisation qu’il faut également protéger contre la condensation, mieux vaut opter pour des matériaux équipés de pare-vapeur intégrés ou faire comme certains professionnels qui procèdent à la pose préalable d’un papier gras (l’huile repousse l’eau) avant celle de l’isolant.
Le calorifugeage constitue une réponse adaptée aux déperditions énergétiques des bâtiments et des logements. Il permet également de réduire de manière significative la facture de chauffage, d’eau et d’électricité par une isolation efficace des circuits d’eau chaude sanitaire et des conduits d’aération. Une formule triplement payante donc, à condition d’utiliser les bons matériaux et de faire preuve de minutie.
Prêt à relever le défi ? N’hésitez pas à contacter nos conseillers Bricozor, toujours prêts à vous aider en cas de besoin.
Bon chantier et bonnes économies !
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