Terrasse en bois : quel espacement respecter entre les lames ?

La mise en œuvre d’une terrasse en bois est moins compliquée qu’il n’y parait, si tant est que l’on suive à la lettre les préconisations de professionnels.

En ce sens, pour assurer la durabilité de votre platelage, il convient de respecter un certain espacement entre les lames fixées sur les lambourdes. Comment identifier précisément cet écart ? Vous verrez que les taux d’humidité de l’endroit où vous vivez et de l’essence du bois choisie sont prépondérants pour le calculer.

Pour réaliser un platelage conforme, le DTU 51.4 (document technique unifié) établit les normes à respecter, ainsi que toutes les informations techniques dont vous avez besoin. Ces indications ne sont pas obligatoires, mais fortement recommandées.

À la lecture de ce guide consacré aux platelages extérieurs en bois, nous apprenons les détails suivants :

• un écart compris entre 3 mm et 12 mm est requis entre chaque lame ;
• un espacement de 1 mm doit être respecté entre les lames dans le sens de la longueur.

L’écart respecté entre chaque lame de terrasse est essentiel pour assurer la stabilité, la sécurité et la durabilité du platelage. En effet, le bois étant un matériau vivant, ses dimensions fluctuent au gré des saisons.

En hiver, le bois gonfle lorsqu’il est exposé à l’humidité. À l’inverse, lorsque le temps se fait plus sec et le soleil plus présent, celui-ci se rétracte sous l’effet de la chaleur.

Par conséquent, à défaut d’un écart suffisant, le chevauchement des lames serait fort probable, et le platelage irrégulier.

Outre l’inesthétisme du plancher, un espace trop limité entre les lames de terrasse ne permet pas un drainage efficace de l’eau de pluie. Cette rétention d’eau provoquerait à coup sûr l’apparition de moisissures sur le bois, même s’il est considéré comme imputrescible.

La température de l’air va donc constamment influer sur la structure de votre terrasse. Afin de préserver un écart suffisant au fil des aléas météorologiques, il convient de tenir compte de trois paramètres essentiels :

• le taux d’humidité du bois en été et en hiver (la siccité du bois) ;
• le taux d’humidité relatif à la région dans laquelle vous résidez ;
• le coefficient de retrait du bois (en moyenne 0,25 %)./li>

Une fois ces trois données relevées, place au calcul de l’espacement nécessaire.

Calculez dans un premier temps le taux d’humidité de votre région. Supposons que vous viviez dans un endroit où le taux d’humidité de l’air est de 9 % en été et de 19 % en hiver. Pour obtenir une moyenne sur l’année, le calcul est le suivant :

• 19-9 = 10 ;
• 10/2 = 5 ;
• 9+5 = 14 %.

Imaginons ensuite que vous ayez décidé d’opter pour des lames de terrasse en chêne de 140 mm de large dont le taux de siccité serait de 17 % (au moment de procéder à la pose).

Selon le cas, deux formules s’appliquent.

1. Le taux d’humidité du bois est supérieur au taux d’humidité de la région : coefficient de retrait × largeur de la lame × (taux d’humidité du bois x 100 – pourcentage d’humidité minimal de votre région x 100).
2. Le taux d’humidité du bois est inférieur au taux d’humidité de la région : coefficient de retrait × largeur de la lame × (taux d’humidité maximal de la région x 100 – taux d’humidité du bois x 100).

Dans notre cas, le taux d’humidité du bois étant supérieur au taux d’humidité de l’air, nous sommes concernés par la première formule :

0,0025 × 140 × (0,17 × 100 – 0,14 × 100) = 1,05 mm

Que signifie le total obtenu ? Dans des conditions identiques à notre exemple, une variation de 1,05 mm (gonflement ou rétractation du bois) serait tolérée entre chaque lame au fil des saisons.

En tenant compte des variables précédemment supposées, un espacement de 4 mm serait préconisé :

• en hiver, le bois va gonfler d’environ 1 mm, réduisant l’écart à 3 mm ;
• en été, le bois va se rétracter d’environ 1 mm, accentuant l’écart jusqu’à 5 mm.

L’acquisition d’un kit de pose pour terrasse facilite grandement la mise en place du platelage. Dans sa mallette de rangement, vous disposez de tous les outils nécessaires :

• un gabarit de pose pour assurer un alignement parfait des vis ;
• un redresseur de lame, indispensable pour maintenir un écart identique sur toute la longueur de la lame ;
• des croisillons en plastique (ou cale d’espacement) de 4 à 7 mm à positionner entre les lames afin de conserver un espace uniforme.

Pensez aussi à vous équiper d’un niveau à bulle qui vous aidera à surveiller l’alignement correct de votre plancher, et bien évidemment d’une scie à onglet, indispensable pour le découpage des lames !