
Les fenêtres de style haussmannien : une vue sur le Paris du Second Empire
Avec ses larges avenues, ses célèbres monuments et ses nombreux espaces verts, Paris conquiert chaque année le cœur de millions de visiteurs. Pourtant, le visage de la capitale n’a pas toujours été aussi séduisant. Retour dans un premier temps sur l’extraordinaire chantier qui, au milieu du XIXe siècle, modifia profondément la physionomie de la Ville Lumière et marqua l’avènement du style haussmannien. Suivi d’une présentation des fenêtres du Second Empire qui signent leur grand retour dans les intérieurs contemporains.
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Le style haussmannien et la modernisation de Paris
L’ancienne cité gauloise des Parisii est en bien triste état quand Napoléon III accède au pouvoir. Sous son impulsion, la ville va connaître une complète métamorphose et faire son entrée dans l’ère industrielle par la grande porte.
Une capitale dangereuse et croupissante
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, Paris est une ville labyrinthique, insalubre, sombre et surpeuplée, sujette à la famine et aux épidémies. La circulation des voitures à cheval est difficile, l’acheminement des marchandises anarchique et les attaques contre les personnes aisées monnaie courante. Depuis la mort de Louis XVI en 1793, la ville a perdu tout son éclat et s’enfonce chaque jour un peu plus dans la misère.
La volonté de Napoléon III de transformer Paris
Exilé à Londres de 1846 à 1848 après la chute de son oncle Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) devient président de la République puis empereur sous le nom de Napoléon III en 1852. Le contraste entre la dynamique et riche capitale londonienne qu’il admire, et la lugubre cité parisienne qu’il méprise, est saisissant.
Parvenu aux plus hautes fonctions, l’homme d’État n’a qu’une idée en tête : assainir, embellir et moderniser la capitale française pour concurrencer l’éternelle rivale anglaise. Pour mener à bien ce projet, l’empereur a besoin d’un homme de confiance, capable de mener les troupes et animé d’une même vision. Son choix va se porter sur le préfet de la Seine.
Le chantier du baron Haussmann
Georges Eugène Haussmann (1809-1891) est un personnage qui aime l’ordre, les lignes droites et la propreté. Il va appliquer à la lettre la consigne de Napoléon III : « Tout doit circuler : l’eau, l’air, les gens, l’argent ». Profitant d’une loi qui permet l’expropriation pour utilité publique et hygiène, il commence par vider Paris d’une bonne partie de sa population ouvrière et rase des quartiers entiers datant des XVIe et XVIIe siècles.
Son plan d’aménagement prévoit une reprise complète de la ville, sur terre comme sous terre : percement et élargissement de voies, ajout de ponts et de monuments, création d’un réseau d’égouts, acheminement de l’eau potable, plantation d’arbres, création de squares, de parcs (Montsouris et Buttes Chaumont) et de bois (Vincennes et Boulogne), inauguration de deux gares (de Lyon et de l’Est), mise en place de l’éclairage public, déplacement des abattoirs en périphérie, mise en place d’un mobilier urbain (bancs, kiosques et fontaines), sans oublier bien sûr la construction des fameux immeubles, destinés aux classes les plus aisées. Ouf !
Ce chantier titanesque coûte très cher à la ville qui s’endette considérablement. Les opérations financières un peu douteuses qu’il réalise dans le même temps lui valent sa disgrâce peu avant la chute de Napoléon III. Peu importe. La capitale porte désormais son empreinte : c’est le « style haussmannien ».
Caractéristique des immeubles de style haussmannien
Avec leurs façades ouvragées et leur architecture reconnaissable entre mille, impossible de manquer ces fameux immeubles qui font l’orgueil de Paris. Voyons à présent ce qui les caractérise.
Des constructions identiques
Premier point commun : leur ressemblance. Le baron Haussmann avait imposé aux architectes un plan d’habitation collective précis, organisé en six étages :
- Un rez-de-chaussée réservé aux boutiques ;
- Un entresol servant de lieu de stockage des marchandises, de micro-appartement ou de dépendance de l’étage suivant ;
- Un deuxième étage, dit noble, flanqué d’un balcon filant ;
- Un troisième et un quatrième étage, dits intermédiaires, agrémentés de garde-corps ;
- Un cinquième étage identique au deuxième ;
- Un sixième étage, sous les toits, destiné au personnel.
Plusieurs classes sociales se côtoient dans ces immeubles : les commerçants travaillent au rez-de-chaussée, les gens fortunés habitent au 2e, les bourgeois au 3e et au 4e, les plus aisés au 5e, et les domestiques au 6e. Chacun est à sa place, suivant ce fameux ordre si cher au baron.
Des façades élégantes
Deuxième point commun : l’élégance des façades. Les immeubles de style haussmannien sont richement décorés : personnages mythologiques, allégories et animaux fabuleux grimpent à l’assaut des étages et guident le regard du spectateur vers des fenêtres ornées de moulures et surmontées de chapiteaux. Les balcons et garde-corps en fer forgé qui mêlent de nombreux motifs contrastent avec la couleur beige de l’édifice en pierre de taille. L’immeuble haussmannien s’admire depuis la rue, s’élance vers le ciel et laisse deviner des intérieurs sophistiqués.
Des appartements lumineux
Les appartements de style haussmannien se distinguent tout d’abord par leurs grandes pièces en enfilade, leurs plafonds très hauts, leurs parquets en point de Hongrie et leurs belles cheminées en marbre. Ce qui frappe aussi et surtout, c’est leur luminosité, rendue possible par la présence d’immenses fenêtres. Or à l’époque de Napoléon III, le verre est encore un matériau qui coûte cher et la production en série des vitres n’en est encore qu’à ses débuts. La présence de portes-fenêtres aux deuxième et cinquième étages et de fenêtres simples aux troisième et quatrième étages n’est donc pas innocente. Car au-delà de leur disposition en miroir, ces ouvertures annoncent depuis la rue la différence de train de vie des occupants. Aux uns le luxe de sortir prendre l’air sur leur balcon, aux autres l’obligation de rester à l’intérieur…
Revenons au XXIe siècle et intéressons-nous pour finir aux caractéristiques techniques des fenêtres haussmanniennes et voyons comment procéder pour poser, rénover ou reproduire de nos jours le style de ces ouvrants.
Rénover et poser des fenêtres haussmanniennes
À Paris comme en province, où le style haussmannien a fait des petits (Angers, Dijon, Lille, Rouen et Toulouse par exemple), de nombreux propriétaires cherchent à remplacer leurs fenêtres aujourd’hui classées. D’autres en revanche souhaitent seulement s’en inspirer pour donner plus de cachet à leur habitation. Comment procéder ? On fait le point.
Les ABF et la rénovation des fenêtres de style haussmannien
Vivre dans un appartement haussmannien est une chance couplée à de nombreuses responsabilités. Les propriétaires sont dépositaires d’un patrimoine unique dont ils ont l’obligation de prendre soin. Chaque chantier de rénovation doit faire l’objet d’une demande en bonne et due forme et recevoir l’aval de l’Association des bâtiments de France (ABF). Remplacer d’anciennes fenêtres haussmanniennes par de nouveaux modèles phoniquement et thermiquement plus performants est tout à fait possible, à condition de faire appel à des artisans agréés ABF.
Caractéristiques des fenêtres haussmanniennes
Les fenêtres Second Empire se caractérisent tout d’abord par des ouvrants appelés mouton et gueule de loup. Une bien étrange expression inventée par les menuisiers pour désigner cet emboîtement des deux vantaux au moment de leur fermeture. Le mouton, bombé, se fait “dévorer” par le loup, en creux. Une technique éprouvée qui permet de maintenir ces lourdes fenêtres hermétiquement fermées. Lisez aussi notre article entièrement consacré à ce sujet.
Les fenêtres de style haussmannien présentent ensuite un système de fermeture en métal joliment ouvragé appelé crémone en applique. Les différents morceaux qui la composent assurent un verrouillage solide des deux vantaux et offrent une prise en main agréable grâce à son bouton central de forme ovale. Lisez également cet article qui vous expliquera comment procéder pour changer vos crémones et consultez notre guide d’achat qui vous aidera à choisir les bonnes références.
Enfin, dernier détail important : les paumelles. Ces petites pièces fines qui lient les vantaux au dormant et font pivoter les fenêtres s’harmonisent avec les crémones et se mettent ainsi mutuellement en valeur.
Astuces pour des fenêtres haussmanniennes à petit prix
La pose de fenêtres de style haussmannien constitue un budget conséquent. À moins d’habiter dans un immeuble classé, un relooking de fenêtres modernes façon Second Empire peut s’obtenir facilement et à moindre coût. Rendez-vous pour cela dans notre rayon quincaillerie où vous trouverez ces deux indispensables qui feront toute la différence :
- Une fausse crémone : effet trompe-l’œil assuré avec ces crémones à poser sur des vantaux en bois ou en pvc sans changer le mode de fermeture originel ;
- Un cache-paumelle : astucieuses caches-paumelles qui viennent s’emboîter sur celles déjà en place et dissimulent ces dernières en un clin d’œil.
Le style haussmannien qui fait aujourd’hui l’unanimité est sorti de terre au prix d’une mue douloureuse mais extrêmement payante. Grâce à Napoléon III et au baron Haussmann, Paris est transfigurée et devient, en pleine révolution industrielle, LE modèle à suivre en Europe.
Les grandes fenêtres des appartements parisiens du Second Empire vous inspirent ? Vous cherchez des crémones ou des paumelles pour relever le style de vos vantaux ? Direction notre site de matériel de bricolage et de quincaillerie en ligne bien sûr ! Et n’oubliez pas : notre équipe de conseillers reste à votre disposition pour vous aider à trouver un modèle en cas de besoin. L’esprit des Grands Magasins souffle toujours chez Bricozor !
Bon bricolage à tous !
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