
Faut-il poncer un ragréage ?
Maintenant que vous avez retiré les anciennes dalles de votre carrelage ou remis à niveau votre chape béton, cette question tourne en boucle dans votre esprit.
Le sol était plus nivelé que vous l’aviez prévu. Du coup, la surface de votre ragréage n’est pas aussi lisse que vous l’aviez prévu. Ici et là, vous apercevez des bulles. Parfois, ce ne sont pas des bulles d’air mais des fissures.
Mince… il semblerait que votre ragréage soit raté. Mais faut-il le poncer ? Et si oui, quel grain choisir pour une pose parfaite ?
Les experts de Bricozor répondent à ces questions essentielles.
Pourquoi est-il si important de réussir son ragréage ?
Un ragréage raté est la garantie de mal rénover des sols abîmés.
C’est simple. Le ragréage consiste à disposer un enduit ou un mortier autolissant ou auto-nivelant sur une surface afin de la rendre lisse et plate. Il ne s’agit pas exactement de béton ni d’enduit mural, mais il a des points communs avec les deux (liant hydraulique, charge minérale, résine ou adjuvant et eau). Ensuite, les artisans procèdent à l’application du nouveau revêtement sur le support. En fait, le nouveau sol n’est pas posé directement sur l’ancien mais sur le ragréage.
Enfin… Ça, c’est si le sol en question est fait de ciment, de béton, de dalles plastiques rigides, de carrelage ou de parquets à lames clouées ou collées. Il est impossible de réaliser un ragréage sur un parquet flottant ou une moquette.
Le ragréage est le socle du nouveau sol. S’il est bâclé, même le plus beau des revêtements finira par montrer des signes de faiblesse.
Ce qui pose une seconde question : comment savoir qu’un ragréage doit être refait ?
Comment identifier un ragréage raté ?
Quand un ragréage n’est pas bien fait, deux problèmes peuvent apparaître : soit le ragréage se fissure, soit le ragréage a des bulles d’air. Et à chaque fois, l’origine du mal diffère.
Pourquoi un ragréage se fissure-t-il ?
Tout simplement parce que l’enduit posé était trop épais. À cause de cela, le produit a rapidement séché en surface mais pas en profondeur. C’est un peu comme un gâteau cuit à la mauvaise température. L’extérieur est trop sec alors que l’intérieur est encore cru.
Résultat des courses : le ragréage se fissure.
Mais ce n’est pas la seule explication…
Parfois aussi, le produit a séché trop vite. En s’évaporant trop rapidement, l’eau a considérablement augmenté les risques de craquèlement.
Il est possible aussi que le support ait été mal préparé (sol pas nettoyé ou dégraissé, sans primaire d’accrochage) ou qu’il ait été instable (exemple plancher bois).
Pour éviter que cela se reproduise, préparez soigneusement le support, utilisez le bon produit sur le bon support (fibré / non fibré) en respectant les dosages préconisés par la marque (eau, poudre…) ainsi que l’épaisseur et le temps de séchage. arrosez fréquemment le ragréage pendant plusieurs jours. Ou alors, protégez-le avec un film légèrement mouillé.
Un bon ragréage, c’est 80 % de préparation et 20 % d’application !
À noter
la température joue en rôle clé. Essayer de faire votre ragréage quand il fait entre 10°C et 25°C, sans courant d’air et sans soleil direct.
Pourquoi y a-t-il des bulles dans un ragréage ?
Votre sol ressemble à un gruyère ? Des bulles un peu partout dans le ragréage ? Pas de panique, ce phénomène est courant… et évitable.
Ces bulles ne viennent pas d’une infiltration d’eau, comme on l’entend parfois (si telle était le cas, vous auriez dû vous en rendre compte bien avant). Elles sont en réalité emprisonnées dans le mélange lors du malaxage. Quand le mortier est trop violemment mélangé (ce qui arrive avec un mélangeur) de l’air s’y retrouve piégé. Et si on ne fait rien, il reste là, et ressort sous forme de petits trous ou de petites bosses une fois le ragréage sec.
La solution ? Le débulleur pardi !
Après avoir coulé votre ragréage, il est essentiel de passer un rouleau débulleur (aussi appelé rouleau à picots). Il sert à :
- Faire remonter les bulles d’air à la surface,
- Uniformiser la surface,
- Éviter les défauts d’aspect et les points de faiblesse.
Cette action est à faire juste après la pose, pendant que le ragréage est encore frais.
Quand faut-il poncer un ragréage ?
Il n’y a pas de réponse universelle, il faut prendre cette décision en fonction de votre sol. Voici quelques éléments de réponse :
Face à un ragréage autolissant abîmé
Si le ragréage autolissant abîmé est aussi populaire, c’est en grande partie à cause de sa facilité d’utilisation. La seule contrainte, c’est qu’il ne peut être utilisé que sur un sol présentant peu d’irrégularités. Généralement, son épaisseur varie entre trois et 30 millimètres.
Poncer un ragréage autolissant suffit légèrement à le corriger. Assurez-vous juste de choisir un grain assez fin, afin que le ponçage reste superficiel.
Attention cependant… Si la zone abîmée est trop grande, poncer le ragréage risque de ne pas suffire. Dans ce cas, il est préférable de décaper la région et de reprendre à zéro.
Face à un ragréage fibré raté
Parfois, il arrive que le sol d’origine soit très abîmé. Du coup, il présente des irrégularités vraiment prononcées. Le seul moyen d’unifier la zone est d’utiliser un ragréage dit « fibré ».
Plus complexe, ce ragréage a tendance à « gonfler » s’il est mal posé.
Si cela se produit, l’unique solution est de poncer un ragréage.
En fonction du support à poser
Poncer un ragréage n’est pas automatique. Il faut encore tenir compte du type de revêtement à installer dessus.
Par exemple, si vous optez pour un parquet avec sous-couche, il n’est pas nécessaire de poncer un ragréage. En revanche, ne sautez pas cette étape si vous comptez installer du carrelage. Et ce ne sont que quelques exemples.
Idéalement, demandez l’avis d’un expert avant. Il se peut que vous n’ayez pas besoin de poncer votre ragréage…
Que savoir avant de poncer un ragréage ?
Le facteur principal à surveiller, c’est le grain de ponçage. Pour un rendu standard, privilégiez un grain entre 40 et 100 (en fonction des imperfections). Pour un ponçage plus fin, optez pour 150 à 180. Et pour une finition très lisse, choisissez un grain entre 240 et 320.
Comment poncer votre ragréage ?
Avant de vous lancer, assurez-vous que le ragréage est bien sec. Munissez-vous d’une ponceuse rotative (ou d’une meuleuse d’angle avec le bon disque pour les petites surfaces) équipée d’un disque abrasif adapté. Un grain entre 40 et 80 est généralement suffisant pour corriger les imperfections sans trop creuser.
Poncez en effectuant des mouvements réguliers et sans insister au même endroit pour éviter de créer des creux. Aspirez soigneusement la poussière au fur et à mesure, puis passez un chiffon humide une fois l’opération terminée.
Si la surface est très grande, nous vous conseillons de louer une ponceuse de sol, vous irez beaucoup plus vite.
L’objectif : obtenir une surface propre, plane et légèrement rugueuse, parfaite pour assurer l’adhérence du futur revêtement. Pensez à porter un masque, des lunettes et à bien aérer la pièce.
Voilà ! Désormais, vous savez tout ce qu’il faut pour poncer un ragréage. Prêt à vous lancer ?
La FAQ :
Faut-il poncer un ragreage avant de poser du carrelage ?
Bonne question, et la réponse est : ça dépend ! Mais dans beaucoup de cas, oui, un léger ponçage est recommandé avant de poser du carrelage sur un ragréage.
En détail, il faut poncer si :
-
- Il y a des imperfections visibles
- la surface est trop lisse ou brillante (accrochage de la colle)
- le ragréage a été laissé exposé plusieurs jours
- il y a des défauts de planéité
- il y a de la laitance
Comment enlever un vieux ragréage ?
Tout dépend de l’épaisseur. Pour retirer un vieux ragréage, il faut procéder mécaniquement. Utilisez une meuleuse d’angle avec un disque diamanté, ou un burineur électrique selon l’épaisseur et la dureté du produit. Travaillez par petites zones et portez des équipements de protection (lunettes, gants, masque anti-poussière). Une fois retiré, aspirez bien la surface et inspectez le support avant d’envisager un nouveau ragréage.
Quels outils pour poncer un ragréage ?
Pour une petite surface, une simple ponceuse excentrique ou une meuleuse d’angle équipée d’un disque abrasif (grain 40 à 100) suffit. Pour les grandes surfaces, préférez une ponceuse à béton. Le choix dépend de la surface à traiter et du niveau de correction souhaité.
Est-il possible de faire un ragréage en plusieurs fois ?
Oui, il est tout à fait possible de réaliser un ragréage en plusieurs passes, surtout si l’épaisseur à combler dépasse les recommandations du produit (souvent autour de 10 mm). Il faudra cependant respecter le temps de séchage entre les couches et appliquer un nouveau primaire d’accrochage avant la seconde couche. Cela garantit une bonne adhérence entre les deux passes.
Peut-on peindre un ragréage ?
Oui, il est tout à fait possible de peindre un ragréage, à condition qu’il soit sec, propre et bien préparé. Avant d’appliquer la peinture, il est recommandé de poncer légèrement la surface, de la dépoussiérer et d’y appliquer un primaire d’accrochage adapté. Choisissez une peinture spéciale sol (époxy, polyuréthane ou acrylique haute résistance) selon l’usage de la pièce. Attention : le ragréage n’est pas conçu comme une finition décorative à la base, donc optez pour une peinture résistante si le sol est soumis à un fort passage ou à l’humidité.
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