Désherbage thermique : une méthode vraiment efficace ?

Le désherbage thermique repose sur un principe simple : l’utilisation d’une source de chaleur importante pour supprimer les adventices. L’outil conçu pour cette tâche, le désherbeur thermique, se charge de chauffer ces herbes indésirables grâce à différents procédés (flamme, eau ou air chaud).

Attention, cette méthode n’affectera pas toutes les mauvaises herbes dans les mêmes proportions. Certaines espèces aux racines profondes, à l’instar du chiendent ou du pissenlit, risquent tôt ou tard de réapparaitre. C’est pourquoi le désherbage thermique présente surtout un intérêt à titre préventif, car il empêche les jeunes pousses de propager leurs graines.

Les désherbeurs thermiques à eau chaude utilisés par les professionnels sont les seuls à atteindre le système racinaire des mauvaises herbes. Cependant, le traitement de ces indésirables à intervalles réguliers avec un appareil à gaz ou électrique devrait vous permettre d’obtenir un résultat satisfaisant.

Accessible à la vente aux jardiniers amateurs, ce type de désherbeur thermique fonctionne grâce à des cartouches de gaz rechargeables à volonté. Il est possible d’utiliser indifféremment du butane ou du propane.

Comment marche ce désherbeur thermique ? Rien de plus simple. Après avoir actionné la manette de cet appareil portatif aux faux airs de chalumeau, une flamme se dégage de celui-ci et crée un choc thermique puissant sur les plantes indésirables.

Ce coup de chaud provoqué par une température extrême (environ 1 000 °C) pendant une à deux secondes va anéantir les cellules des végétaux visés.

Quelques jours plus tard, vous retrouverez les plantes en question desséchées et hors d’état de nuire.

Handicapé par la présence d’un câble électrique, ce type de désherbeur thermique n’autorise pas l’entretien de vastes espaces. Une rallonge électrique aide cependant l’utilisateur à gagner en liberté de mouvement.

Le désherbeur thermique électrique ne propulse pas de flamme, mais de l’air à une température de 600 °C. Le temps d’intervention sur la plante est logiquement supérieur (comptez une dizaine de secondes).

Surtout utilisé par les professionnels des espaces verts ou de la voirie, le désherbage thermique à l’eau chaude ou à vapeur reprend le même principe : se servir du choc thermique pour faire mourir les plantes indésirables.

Avec ces appareils, l’eau chauffée à une température supérieure à 70 °C va entrainer une dénaturation des protéines des végétaux : en quelques heures, toutes les parties aériennes des plantes sont détruites.

Avant de démarrer la machine, il est recommandé de pointer l’embout de la lance à une dizaine de centimètres des plantes indésirables.

Le passage du désherbeur thermique au gaz sur les adventices se doit d’être bref : une à deux secondes suffisent. Plus le temps de chauffe s’allonge, moins le procédé s’avère efficace. Pour quelle raison ?

En appliquant un coup de chaud furtif, les tissus de la plante s’abiment et l’affaiblissent. En revanche, si vous carbonisez l’espèce à éradiquer, la cicatrisation des zones touchées s’opère plus vite. L’indésirable ne tardera pas alors à repousser de plus belle !

Cette méthode est d’autant plus efficace sur les jeunes plantes qui n’auront pas les ressources nécessaires pour redémarrer leur croissance. Par conséquent, il convient d’agir idéalement lorsque l’espèce se trouve encore au stade de plantule.

Afin d’optimiser le désherbage thermique, prévoyez au minimum deux passages mensuels avec la machine. Cela va permettre d’épuiser peu à peu les adventices qui tenteraient de repartir suite au premier choc thermique.

Par ailleurs, évitez de traiter la végétation au désherbeur thermique par temps sec ou venteux, car cela pourrait créer un incendie. D’ailleurs, sur ce dernier point, il est important de se renseigner auprès de votre mairie si ce type de produit est autorisé. Dans certaines régions de France, surtout en été, il est strictement interdit d’utiliser une source de chaleur comme ces produits peuvent fournir.

À la différence du traitement chimique, le désherbage thermique au gaz possède l’avantage de ne pas polluer le sol. Il est donc considéré comme une technique écologique. Toutefois, contrairement à la machine thermique électrique ou à l’eau chaude, le désherbeur au gaz rejette du dioxyde de carbone.

Le désherbage thermique au gaz dégage pendant sa combustion une petite quantité de CO2 dans l’air. Les modèles dotés de deux bruleurs polluent évidemment encore davantage.

Pour réduire votre empreinte carbone lors de l’utilisation d’un désherbeur thermique au gaz, pensez à :

• éviter de vous servir de la machine sur des herbes humides, car cela entraine plus de passages (et donc d’énergie) ;
• agir le plus précocement possible sur la plante ;
• ne pas bruler la plante trop longtemps.

La technique du désherbage thermique procure par ailleurs quelques inconvénients en règle générale :

• l’anéantissement d’insectes utiles au sol (cloporte, carabe, perce-oreille, etc.) ;
• la chaleur de la flamme peut réveiller des graines endormies et favoriser la levée de mauvaises herbes (pour endiguer ce phénomène, on préconise au moins un passage supplémentaire quelques jours après pour épuiser le stock de graines présent dans le sol) ;
• le désherbage thermique ne permet pas une utilisation précise au centimètre près. Évitez donc de chauffer une adventice située dans un massif trop à proximité d’une plante décorative, car cela pourrait également la faire mourir.

Le désherbage à la flamme, c’est avant tout s’offrir le luxe d’écarter les plantes gênantes rapidement, sans trop se fatiguer, tout en préservant sa terre de produit chimique.

Le désherbage thermique se révèle plus ou moins efficace selon l’espèce à éliminer. Certaines d’entre elles, fortes d’un système racinaire profondément ancré dans le sol, pourraient reprendre leur croissance quelques jours seulement après le choc thermique.

Sachez que :

• les plantes vivaces (comme le pissenlit) sont moins sensibles à la chaleur que les annuelles ;
• les monocotylédones (notamment les graminées comme le chiendent ou le pâturin annuel) résistent mieux que les dicotylédones.

En revanche, des plantes comme la pensée sauvage, la renouée des oiseaux ou encore le plantain, peu enracinées dans le sol, ne présentent aucune difficulté pour être éradiquées de cette manière.

La machine thermique se révèle particulièrement intéressante lorsqu’il s’agit de nettoyer de petites et moyennes étendues, parmi lesquelles :

• les caniveaux ;
• les parties basses des murs ;
• les trottoirs ;
• les pavés d’une terrasse ;
• les bordures de plates-bandes ;
• le long d’une allée ;
• entre les rangs dans un potager (pas trop près des légumes).

Le désherbeur thermique n’est pas compatible avec les surfaces qui présentent un risque important de bruler ou fondre à son contact (attention aux paillages et revêtements synthétiques !).

En outre, son utilisation sur des broussailles sèches ou sur le gazon est très vivement déconseillée.

Enfin, si vous prévoyez de l’employer au pied d’un mur, faites attention au matériau qui le compose au risque de l’endommager !