Skip to content
S'équiper
ouvriers travaillent dans le bâtiment en équipements de protection individuelle EPI

Pourquoi faut-il favoriser la culture de la sécurité au travail ?

Lecture : 5 min
Difficulté

0

Dans un environnement professionnel où la sécurité des travailleurs demeure un enjeu majeur, l’utilisation d’équipements de protection individuelle s’intègre dans les grands principes généraux de la prévention. De ce fait, négliger les mesures préconisées lors de l’évaluation des risques peut engendrer des conséquences graves, tant pour les salariés que pour les entreprises. Pourtant, les employeurs constatent parfois chez certains le refus de porter un EPI.

Alors quels sont les dangers réels, les motifs invoqués, et quelles stratégies adopter face à ce comportement dommageable ? Voyons tout cela plus en détail.

Les risques et les conséquences pour les entreprises

Notons tout d’abord que la sécurité en milieu professionnel ne se limite pas seulement à la conformité aux normes réglementaires, bien qu’elle reste un impératif juridique. Elle constitue aussi un pilier fondamental de la productivité, de la réputation, et de la qualité de vie au travail. Les coûts humains et financiers liés aux accidents et au non-respect des protocoles de sécurité restent trop importants pour être occultés.

Les responsabilités légales

Commençons par un rappel de la loi. Le fait qu’un salarié refuse ou omette de porter un EPI ne soustrait pas l’employeur à ses responsabilités civile et pénale. Aussi, un accident du travail peut avoir de lourdes conséquences sur l’entreprise.

amende infraction loi jugement marteau juge

Litiges et poursuites

Un salarié blessé, même en raison d’un choix personnel de ne pas porter un EPI, peut engager une action en justice contre son employeur. Il a en effet le droit d’invoquer une insuffisance d’information, ou un matériel défectueux incompatible avec une utilisation appropriée. Il s’agit là d’un manquement grave, qualifié de « faute inexcusable », qui inclut également la tolérance, de la part de l’entreprise, du comportement dangereux de l’un de ses employés.

Suspension des activités

De plus, la loi française autorise les autorités compétentes à prendre des mesures coercitives à l’encontre d’une entreprise, pour non-conformité à la réglementation. Les sanctions varient en fonction de la nature de l’infraction, allant parfois jusqu’à la suspension temporaire des activités.

L’impact financier

Par ailleurs, le refus de porter un EPI apporte son lot d’incidences sur la santé financière de l’entreprise.

1 - Coûts liés aux accidents du travail

picto stétoscope

Ne pas porter ses équipements de protection individuelle accroît considérablement le risque d’accidents du travail, ce qui se répercute sur la trésorerie : frais médicaux, coûts liés à l’absentéisme, au remplacement ou à la réintégration des travailleurs blessés, indemnités pour incapacité.

2 - Sanctions et amendes

picto gardien

De même, une infraction au Code du travail, à l’origine d’un accident ou d’une maladie, engage la responsabilité civile de l’employeur, assortie de dommages et intérêts, de frais de procédures, etc.

3 - Perte de productivité

picto baisser sa consommation

Autre corollaire, les accidents et les blessures occasionnent des périodes d’arrêt de travail, à l’origine d’une baisse de la productivité. Rapidement, les absences réduisent la rentabilité de l’entreprise.

4- Coûts liés à la réputation

picto mégaphone

Enfin, dommage collatéral des accidents liés à la sécurité, les entreprises perdent en crédibilité, et entachent leur réputation. Un événement en lien avec le refus de porter un EPI va nuire à la notoriété de l’entreprise, entraînant une perte de confiance de la part des clients, des partenaires commerciaux, voire des investisseurs. Avec des conséquences financières à long terme

3 raisons pour lesquelles des salariés négligent les EPI

Puisque les équipements assurent la santé et la sécurité, qu’est-ce qui peut bien justifier un refus de porter un EPI ? Passons en revue les motifs le plus souvent répertoriés afin de mieux les appréhender.

Le manque de sensibilisation

pictos sécurité chantier de construction
  • L’ignorance des risques : certains travailleurs peuvent ne pas être pleinement conscients des dangers auxquels ils sont exposés dans leur environnement de travail. Une communication insuffisante, ou mal adaptée, peut contribuer au manque de compréhension des risques réels.
  • Des connaissances insuffisantes sur les conséquences : même s’ils sont avertis des dangers, certains salariés peuvent ne pas comprendre pleinement les enjeux de la prévention. S’ils ne sont pas assez sensibilisés, leur désintérêt peut conduire à des comportements imprudents.

L’inconfort et la gêne

porter des gants pour travailler
  • Le manque de confort : beaucoup d’équipements, souvent parce qu’ils sont mal ajustés, paraissent inconfortables, voire restrictifs. Le salarié se sent entravé dans sa mobilité et privé de confort au quotidien. L’exemple parfait est les chaussures de sécurité. Elles sont souvent oubliées ou volontairement pas portées car jugées peu confortables. D’ailleurs sur ce point, nous avons rédigé un article pour casser ce mythe, n’hésitez pas à le consulter : À l’aise dans ses chaussures de sécurité ? C’est le pied !
  • L’impact sur la productivité : de ce fait, il redoute que le port d’un EPI restreigne ses performances ou ralentisse sa cadence dans certaines tâches. La perception que les EPI nuisent à la productivité revient comme un facteur majeur de refus.

Des facteurs psychologiques

couvreur travaille en extérieur sur une échelle avec des EPI : harnais, casque, chaussures de sécurité.
  • La perception erronée du risque : la manière dont les travailleurs ressentent le niveau de risque dans leur environnement peut influencer leur décision de porter ou non des EPI. Une sous-estimation du danger crée un sentiment de sécurité excessif. Certains travailleurs peuvent même avoir la conviction qu’ils sont invincibles, pensant que les accidents n’arrivent qu’aux autres.
  • Les idées sur la probabilité d’accident : de la même façon, de fausses croyances supposant une faible fréquence d’occurrence d’un accident conduisent à considérer le risque minime.

Comprendre tous ces motifs s’avère essentiel pour élaborer des plans d’action visant à promouvoir une culture de sécurité au travail.

Les chiffres clés

En 2021, l’Assurance Maladie a recensé 604 565 accidents du travail en France.

La moyenne annuelle des accidents du travail est de 34 pour 1 000 salariés. Ce chiffre grimpe à 60 dans le BTP et à 95 dans le secteur d’aide à la personne.

Dans le monde, près de trois millions de personnes meurent chaque année d’accident ou de maladie liés au travail, selon les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Ces chiffres alarmants mettent en lumière l’enjeu capital de la prévention.

Stratégies de sensibilisation et d’engagement

Afin de pallier les effets du refus de porter un EPI, les entreprises doivent s’attacher à informer, motiver et responsabiliser les travailleurs.

instructions sécurité matériel de protection sur chantier de construction

Communication et sensibilisation

En premier lieu, une communication efficace sur les risques, les conséquences du non-port des EPI et la prévention peut modifier le comportement des salariés : panneau indiquant les consignes, le règlement intérieur, affiches de prévention. En outre, des campagnes de sensibilisation régulières et des formations continues contribuent également à changer les mentalités.

Politique interne

Ensuite, la politique de l’entreprise en matière de sécurité et l’application cohérente des mesures jouent un rôle clé. Un discours clair, des procédures bien définies, et des sanctions en cas de non-respect contribuent à créer un environnement qui incite à se conformer aux règles.

Culture de sécurité de l’entreprise

Enfin, l’existence d’une culture de sécurité positive au sein de l’entreprise peut grandement influencer le comportement des salariés. Si la sécurité est valorisée et encouragée, les salariés sont plus enclins à respecter les protocoles, y compris le port d’EPI.

La mise en œuvre de ces stratégies nécessite une approche globale, avec la collaboration étroite des dirigeants, des responsables de la sécurité et des travailleurs eux-mêmes.

Refus de porter un EPI : qu’encourt le salarié ?

menuisier travaille le bois avec une scie sur table sans gants de protection

Le Code du travail (articles L4121-1 et suivants) impose à l’employeur l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.
En contrepartie, l’article 4122-1 stipule qu’« il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité, ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions ».

Ainsi, selon la loi, le salarié a l’obligation de respecter les règles de sécurité au travail. Il ne peut s’opposer au port d’un EPI lorsque cette mesure préventive répond à un danger identifié.

S’il persiste dans son refus, cette attitude donnera lieu à des sanctions disciplinaires, variables selon la gravité des faits, et leur fréquence :

  • avertissement ;
  • mise à pied ;
  • rétrogradation ;
  • licenciement ;
  • non-indemnisation en cas d’accident.

Le refus de porter un EPI constitue une menace sérieuse pour la sécurité des travailleurs et la stabilité des entreprises. Ce comportement ne doit pas être simplement perçu comme une infraction aux règles, mais plutôt comme un défi à relever en interprétant les motivations individuelles. En favorisant la sensibilisation, l’engagement et en intégrant le port des EPI dans la culture de l’entreprise, il est possible de créer des environnements de travail plus sûrs, où chaque employé reconnaît la valeur de sa propre sécurité et celle de ses collègues.

Qu'avez-vous pensé de cet article ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles du moment