Pose de menuiseries : 3 techniques à la loupe

Préserver l’existant ou repartir sur une installation neuve ? Dans les deux cas, les techniques de pose de menuiseries déterminent l’esthétique, la durabilité et les performances d’isolation. Elles répondent à un contexte et des contraintes. Alors avant de sortir le mètre et la mousse expansive, faisons le tour des 3 méthodes. Applique, feuillure, tunnel, place aux explications.

L’installation d’une fenêtre ou d’une porte demande en amont un travail de réflexion sur l’isolation, l’étanchéité, la structure du mur, l’ancienneté du bâti, etc.

Chaque pose doit en effet adapter la menuiserie au mur (épaisseur, isolation, état). Et le choix influe sur l’isolation thermique et phonique, le coût et la faisabilité.

Les principales techniques regroupent :

• la pose en neuf ou pose en applique ;
• la pose en tunnel ou pose « tableau » ;
• la pose en feuillure ;
• la pose en rénovation (sur dormant existant ou dépose totale) ;
• 2 variantes liées à l’isolation extérieure (pose au nu, pose en applique).

C’est la technique la plus utilisée dans les constructions neuves. La fenêtre est fixée contre le mur intérieur, en appui sur la cloison ou sur la couche d’isolation. Des équerres assurent le maintien du dormant, tandis qu’un habillage (ou tapée d’isolation) vient combler l’espace entre le bâti et la menuiserie.

La pose en applique nécessite des murs droits et propres. Elle demande aussi d’anticiper l’épaisseur de l’isolation pour bien aligner la menuiserie avec le parement intérieur. En rénovation, elle s’envisage dans le cadre d’une dépose totale du dormant existant.

Parfaite pour les maisons avec isolation par l’intérieur, elle assure :

• • une excellente étanchéité à l’air et à l’eau ;
  • des finitions impeccables ;
  • la préservation du clair de vitrage

.

Dans ce cas, la menuiserie vient s’encastrer dans une feuillure, c’est-à-dire une encoche taillée dans la maçonnerie qui reçoit le cadre de la fenêtre. Cette méthode est caractéristique des bâtiments en pierre ou des maisons anciennes, où la feuillure fait partie intégrante du mur porteur.

La pose en feuillure permet de :

• respecter le cachet d’origine du bâtiment ;
• fournir une très bonne stabilité mécanique ;
• conserver les encadrements anciens ou les moulures extérieures.

Mais la maçonnerie doit être en bon état et bien d’équerre. Cette technique demande un savoir-faire spécifique pour réaliser les joints et l’étanchéité sans abîmer les pierres. C’est donc une pose à confier à un professionnel expérimenté, surtout en rénovation patrimoniale.

La pose en tunnel ou en tableau consiste à insérer la menuiserie dans l’épaisseur du mur, entre les tableaux latéraux. Typique des maisons anciennes en pierre, elle s’adapte toutefois très bien aux ossatures bois modernes.

Elle demande de bien envisager l’isolation pour éviter les ponts thermiques au niveau du tableau. Car une mauvaise étanchéité compromet les performances énergétiques. Mais cette pose a l’avantage d’être :

• robuste et résistante au vent ;
• un bon compromis entre isolation et esthétique ;
• compatible avec tous types de matériaux (bois, aluminium, PVC, mixte).

Toutes les poses de menuiseries que nous venons d’évoquer peuvent être réalisées en rénovation. Mais il existe deux méthodes d’intervention selon que l’on conserve ou non le cadre existant.

Il s’agit de la méthode la plus courante lors d’un remplacement de fenêtres sans gros travaux. La nouvelle menuiserie est fixée directement sur l’ancien dormant, qui sert de support. Les habillages extérieurs et intérieurs viennent masquer la jonction pour une finition propre. Une solution rapide et économique.

Ses avantages :

• aucune dégradation de la maçonnerie ;
• pose rapide et propre, idéale dans les logements occupés ;
• compatible avec la plupart des fenêtres PVC, alu ou bois.

Ses inconvénients :

• perte de clair vitrage (2 à 3 cm par côté) ;
• nécessite un ancien cadre sain et stable ;
• moins performante qu’une pose en dépose totale si le dormant d’origine est mal isolé.

Comme son nom le laisse supposer, cette méthode consiste à retirer complètement l’ancienne menuiserie (dormant inclus) avant de poser la nouvelle.

La pose de menuiseries en rénovation complète se rapproche d’une installation neuve. On y a recours quand le cadre existant est abîmé, déformé ou non conforme aux standards.

Ses avantages :

• aucune perte de luminosité ;
• performances techniques et acoustiques optimales ;
• meilleure étanchéité et durabilité.

Ses inconvénients :

• travaux longs et salissants ;
• coût supérieur à une pose de menuiseries sur dormant existant.

Le choix dépend des contraintes et résulte de trois critères :

1/ Le type de bâtiment

• construction neuve = pose en applique
• bâtiment ancien = pose en feuillure ou en tunnel
• logement occupé = pose sur dormant existant
• rénovation complète = dépose totale

2/ L’état du bâti

• murs sains et cadre en bon état = rénovation partielle possible
• murs irréguliers, encadrement abîmé = dépose complète préférable

3/ Les priorités du projet

• performance énergétique maximale = applique ou dépose totale
• respect du style ancien = feuillure ou tunnel
• travaux rapides et propres = pose sur dormant existant

Une menuiserie mal posée, c’est un risque de ponts thermiques, d’infiltration d’eau ou de vitrage qui force à l’ouverture. Faire appel à un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l’environnement) avalise :

• une installation conforme aux normes et au DTU (document technique unifié) 36.5 sur la mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures ;
• des performances thermiques optimales ;
• l’accès aux aides financières, comme MaPrimeRénov’ ou les primes énergie.

En neuf comme en rénovation, la pose de menuiseries dans les règles de l’art fait toute la différence. Isolation, confort, esthétique et durabilité dépendent de la méthode choisie en fonction des murs et des priorités du chantier. Et si vous avez simplement besoin de changer la crémone de vos fenêtres, consultez notre configurateur conçu par les experts quincaillerie.

Bon bricolage à tous !