Travailler dans le froid, c'est possible avec un bon équipement
Publié par Sandra
Spécialiste Outillage, Matériel de chantier et EPI chez Bricozor
Dans de nombreux environnements, les conditions climatiques représentent un défi pour la sécurité et le bien-être des travailleurs. Le froid peut avoir des incidences graves sur la santé des salariés. En effet, l’exposition prolongée à des températures basses conduit à des complications telles que l’hypothermie, les engelures et même des lésions tissulaires.
Pour cette raison, les travailleurs doivent être équipés de vêtements de protection adéquats qui portent les normes EN 14058 ou EN 342, selon l’intensité du froid.
La norme EN 14058 : des vêtements de protection contre le froid en milieu tempéré
La norme EN 14058+A1, revue en 2023, établit les exigences et les méthodes d’essai pour les vêtements de protection contre le froid en milieu tempéré, c’est-à-dire dans des environnements où la température ne descend pas en dessous de – 5 °C.
Objectifs et exigences de la norme
Cette norme fixe donc les performances attendues pour les vêtements de protection individuelle contre le froid modéré, et définit les méthodes d’essai pour évaluer ces caractéristiques. Elle établit ainsi une classification des vêtements en fonction des résultats aux tests.
Critères de classification des vêtements selon la norme EN 14058
Seul le premier test est obligatoire, les suivants restent optionnels.
Classe A. Test de résistance thermique RCT (niveau 1 à 3) :
- mesure la capacité d’un vêtement à isoler contre le froid ;
- détermine le niveau de résistance thermique du vêtement en mesurant le flux de chaleur à travers celui-ci.
Classe B. Test de perméabilité à l’air (niveau 1 à 3) :
- évalue la respirabilité d’un vêtement en mesurant sa résistance au passage de l’air ;
- détermine la capacité du vêtement à évacuer l’humidité du corps pour maintenir le confort thermique.
Classe C. Test de résistance à l’eau (niveau 1 ou 2) :
- évalue la capacité du vêtement à repousser l’eau ;
- mesure la pression hydrostatique nécessaire pour provoquer la pénétration de l’eau à travers le tissu.
Classe D. Test d’isolation thermique avec un mannequin en mouvement (Icler) :
- évalue la capacité d’un vêtement à isoler contre le froid lorsque le porteur est en mouvement ;
- mesure la résistance thermique du vêtement en utilisant un mannequin en mouvement simulant les conditions réelles d’utilisation. La valeur d’isolation thermique minimale requise pour ce test est de 0,170 m²K/W.
Classe E. Test d’isolation thermique avec un mannequin stationnaire (Icle) :
- évalue l’isolation thermique d’un vêtement lorsque le porteur est immobile ;
- mesure la résistance thermique du vêtement en utilisant un mannequin stationnaire, en simulant des conditions où le mouvement est limité ou absent. La valeur d’isolation thermique minimale requise pour ce test est de 0,190 m²K/W.
Les secteurs d’activité des vêtements conformes à l’EN 14058
Les vêtements normés EN 14058 habillent les travailleurs exposés à des températures modérément froides : bâtiment et construction, logistique et transport, agriculture, maintenance du réseau d’énergie, entretien des espaces extérieurs.
La norme EN 342 : des vêtements de protection conçus pour les froids extrêmes
La norme européenne EN 342 établit les exigences et les méthodes d’essai des vêtements pour travailler dans le froid, dans des conditions où la température peut descendre en dessous de – 5 °C. Ce seuil sert à définir la pénibilité du travail.
Objectifs et exigences spécifiques de la norme
Cette norme vise à garantir la sécurité et le confort des travailleurs exposés à des conditions climatiques extrêmes. Ses performances préviennent les effets néfastes du froid, tout en apportant confort et mobilité.
Critères de classification des vêtements selon l’EN 342
La norme EN 342 doit garantir que les vêtements possèdent une résistance à l’évaporation, une perméabilité à l’air et une isolation thermique adaptées. Ces trois éléments sont symbolisés par les lettres A, B et C.
- A : isolation thermique
L’isolation thermique doit être suffisante pour faire face aux températures négatives. Deux tests peuvent être effectués, soit avec un mannequin mobile soit avec un mannequin statique. Les résultats sont exprimés en valeurs d’isolation (m²K/W). Une valeur plus élevée indique une meilleure isolation contre le froid.
- B : débit d’air traversant le vêtement
Les couches du vêtement doivent résister à une pression d’air de 100 Pa pour maintenir une perméabilité à l’air adéquate. C’est en effet en empêchant la pénétration du vent que le vêtement garantit une protection optimale contre le froid.
- C : évacuation de la transpiration
Une meilleure résistance à la vapeur d’eau signifie une meilleure respirabilité du matériau. L’évacuation efficace de l’humidité est nécessaire pour rester au sec et correctement protégé contre le froid.
Les secteurs concernés par les vêtements conformes à l’EN 342
Les vêtements conformes à la norme EN 342 se portent dans des environnements de travail extrêmement froids, tels que :
- les entrepôts frigorifiques,
- les zones de congélation,
- les industries de transformation des aliments,
- les activités en haute montagne.
Pantalons, vestes, parkas offrent une protection efficace contre les températures glaciales. Ils assurent ainsi confort et productivité dans des conditions extrêmes. Pour être parfaitement protégé, les gants EN 511 et les chaussures de sécurité (norme additionnelle CI) doivent compléter l’équipement.
Le froid affecte à la fois la santé, la sécurité et la productivité des travailleurs. C’est pourquoi leur protection doit impérativement passer par le port d’un EPI adapté à la température ressentie. Les normes EN 14058 et EN 342 veillent à ce que les équipements fournis préviennent les risques liés au froid dans le milieu professionnel.
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