Comment poser un parquet sur du carrelage ?

La pose d’un parquet massif ou contrecollé sur du carrelage n’est pas complexe mais demande une attention continue pendant tout le processus de pose. Car, une fois collées, les lames de parquet seront définitivement fixées et aucune modification ne pourra se faire.

Le collage d’un parquet permet une bonne isolation acoustique, rendant le parquet moins sonore. C’est également la pose requise pour les pièces humides et les sols chauffants.

Avant d’entamer la pose du parquet, il est nécessaire de connaître quelque conditions à remplir pour une installation réussie :

Et le matériel que vous aurez besoin :

• Lessive type St Marc ou oxydrine
• Seau avec eau chaude
• Bâche et 3ème point
• Masque de protection et gants
• Règle
• Meuleuse et disque de ponçage
• Ponceuse et disque de ponçage
• Aspirateur
• Cordeau traceur
• Cales
• Colle type H200 de Bostik
• Spatule à colle n°4
• Scie radiale avec une lame pour coupes fines
• Cale martyre et maillet caoutchouc
• Tire lame

La pose d’un parquet sur carrelage va générer de la poussière, dans le ponçage du carrelage et dans la découpe des lames. Il faut bien recouvrir les meubles d’une bâche ou des draps usagés.

Pour que la poussière ne vole pas dans le reste de l’habitation, pensez à calfeutrer les portes.

L’idéal est d’isoler l’environnement de travail avec des bâches translucides soutenues par des étais télescopiques.

Comme le ponçage doit se faire dans un environnement aéré, ouvrez les fenêtres.

La préparation du sol, avant de démarrer la pose du parquet, n’est pas à négliger. Sa bonne exécution sera le garant de la stabilité dans le temps du parquet.

Comme il s’agit de carrelage, les joints entre les carreaux seront les endroits à très bien nettoyer, avec parfois un léger ponçage dans les endroits très encrassés.

• Nettoyage

On va commencer par le nettoyage et le dégraissage du carrelage avec une lessive de type St Marc oxydrine. Après un très bon rinçage à l’eau claire, laissez bien sécher.

• Vérification de la planéité du sol

Pour que les lames de parquet reposent parfaitement sur le carrelage, il est nécessaire de vérifier que le sol soit bien plat, qu’aucun carreau ne soit en saillie.
Pour cela on utilise une règle en aluminium.

• Ponçage des bossages éventuels

Les bossages moyens et importants vont se poncer au disque abrasif en diamant. Ce type de disque se monte sur une meuleuse. Un diamètre de 125 mm est adapté à ce travail. Ce type de disque demande une attention continue car leur abrasion est élevée. Il faut éviter de creuser fortement le carrelage.

• Rebouchage des éventuels trous ou carreaux cassés

Il est nécessaire de reboucher les gros trous laissés par des carreaux cassés ou des grosses fissures.
On pourra utiliser un mastic MS ou polyuréthane pour ce travail. Il ne faut pas utiliser de silicone car, sur ce type de mastic, la colle ne va pas adhérer.
On peut aussi utiliser un ciment de type ragréage. Dans ce cas, il faudra attendre que le ciment soit parfaitement sec et sans trace d’humidité.

• Ponçage de l’ensemble du carrelage

Lorsque les bossages sont aplanis, il est nécessaire de dépolir la surface du carrelage. Pour cela on utilise une ponceuse excentrique et un disque abrasif à grains en corindon. Il est également possible d’utiliser un disque à lamelles monté sur une meuleuse.
Le but est de créer une surface rugueuse pour le bon accrochage de la colle.

• Dépoussiérage

Ce nettoyage est très important. Il est garant de la bonne tenue dans le temps de la colle.

Les lames de parquet ne sont pas toutes uniformes avec le même aspect visuel.

Pour que le rendu visuel du parquet soit homogène et esthétique, il est souhaitable de répartir les lames ayant des nœuds, des défauts ou des coloris différents sur toute la surface du plancher. Ce qui va demander d’ouvrir tous les paquets et de regrouper les lames qui ont des aspects similaires.

Si vous prenez les lames au fur et mesure des paquets, il y a le risque de concentrer les défauts des lames, ou le coloris, dans une seule zone du plancher.

Les murs n’étant pas toujours rectilignes sur toute leur longueur, il ne faut pas que les lames suivent ces courbes éventuelles du mur. Il est important que la première rangée soit la plus droite possible.

Pour cela on trace au sol une ligne qui servira de repère à la première rangée de lames. Le tracé se fait avec un cordeau :

•  

  On prend la largeur d’une lame, hors languette

• On ajoute l’espace nécessaire pour la dilatation du bois (voir l’info ci-dessous pour les joints de dilatation)
• On trace deux points à cette distance, entre les deux murs latéraux
• On place le fil du cordeau
• On trace la ligne

Une fois cette ligne tracée, on vient vérifier si l’espace de dilatation est suffisant sur toute la longueur. Selon la régularité du mur, si par endroit il n’y a pas assez d’espace, il faudra refaire le tracé en le décalant.

Avant l’application de la colle, on emboite les lames de la première rangée. On fait un test de pose à blanc, afin de vérifier le bon alignement des lames sur la ligne tracée au sol.

Pour la première lame, et la première rangée, on positionne la rainure contre le mur parallèle et la languette en face avant. La languette perpendiculaire de la 1ère lame se trouve positionnée du côté du mur de départ. Cette languette peut être coupée avant la pose pour offrir une meilleure prise à la cale du joint de dilatation.

On teste aussi les bonnes dimensions des cales pour le joint de dilatation. Afin de respecter l’espace vide de dilatation, on vient mettre des cales sur lesquelles viendront s’appuyer les lames de la première rangée. Le choix de ces cales est important car c’est de leur rigidité, et leur bonne stabilité, que dépendra le bon alignement des lames du parquet.

Il faut faire attention, lors de la découpe, de ne pas se tromper de côté et couper la languette latérale de la dernière lame.

Il est parfois nécessaire de monter à blanc les deux premières rangées. Cela permet de s’assurer de la bonne linéarité de la pose des lames par rapport à la ligne du tracé au sol.

On va démarrer avec une première application de colle que sur la première rangée. Cela va nous permettre de suivre le tracé au sol.

On applique la colle avec le peigne dentelé. Les dimensions de la denture doivent être adaptées à la consommation de colle prescrite par le fabricant de la colle.

Dans le tableau ci-dessous, nous prenons comme exemple la colle H200 de Bostik.

Lors de l’application de la colle, il faut bien remplir le creux des joints du carrelage.

Lorsque la colle est appliquée uniformément, on dépose les lames directement dans la colle fraîche. Lors de la pose de la première rangée, mais également à plusieurs reprises, on vient vérifier le bon transfert de la colle sur l’ensemble de la lame. Lorsque ce n’est pas le cas, par exemple pour des lames déformées, il faudra alors les plaquer au sol en ajoutant un poids sur la partie bombée. Cette charge ne sera retirée qu’à la prise complète de la colle.

La pose de la première lame commence dans un coin de la pièce. La lame est positionnée en butée contre les cales des joints de dilatation et en suivant le trait au sol. On emboite ensuite les lames suivantes en appuyant fortement sur les lames, toujours en s’appuyant sur les cales et en suivant le tracé au sol. Il ne faut pas laisser de jeu entre les lames. Cette pression sur les lames permet également d’écraser les cordons de colle et de répartir cette dernière sur l’ensemble de la surface des lames.

Comme pour la pose à blanc précédente, pour la première lame, et la première rangée, on positionne la rainure contre le mur parallèle et la languette en face avant. La languette perpendiculaire de la 1ère lame se trouve positionnée du côté du mur de départ. Cette languette peut être coupée avant la pose pour offrir une meilleure prise à la cale du joint de dilatation.

Une fois la première rangée posée, on répète ces opérations de découpe et de collage sur l’ensemble de la pièce.
Pour plus de sécurité, lorsque la deuxième rangée est posée, on vérifie le bon alignement des lames et qu’elles soient bien jointives.

Pour bien emboîter la dernière lame de chaque rangée, et faciliter l’emboitement de la dernière rangée, on utilise un tire-lame.

Certaines contraintes vont parfois demander une modification dans la procédure de pose du parquet. C’est le cas, par exemple, lorsque l’on doit poser les lames dans le prolongement d’un carrelage existant non parallèle au mur principal.

Dans ce contexte, on vient tracer une première ligne au sol en prolongement du joint du carrelage. Ce tracé va servir de repère pour le traçage de la ligne de guidage de la première rangée de lame.

En premier, côté carrelage, on vient tracer au sol un premier point qui correspond à l’espace laissé pour le joint de dilatation. On prend ensuite la distance entre ce point et la ligne tracé au sol. Cette distance est reportée à l’autre extrémité de la ligne au sol.

Entre ces deux points, nous pouvons maintenant tracer une ligne qui sera le guide de la première rangée de lames complètes.

On va tracer également une ligne le long du mur qui correspond à l’espace laissé pour la dilatation du parquet.

On vient maintenant poser à blanc les deux premières rangées du plancher. Après cette pose, il va rester une surface triangulaire à combler.

Les lames sont posées rangée par rangée en effectuant une découpe dans la ou les dernières lames.

Au fur et mesure de la pose de ces lames, on vérifie le bon maintient de la rangée de base sur le tracé au sol.

Une fois l’espace comblé par les lames, on peut commencer le collage au sol. Ce collage est très délicat. On ne peut pas le faire en étalant la colle sur toute la rangée. Il faut épandre la colle au fur et à mesure de l’avancée en suivant le trait au sol.

Il est très important de respecter le temps de séchage de la colle. Cette donnée est indiquée sur la fiche technique du fabricant de colle.

Dans le graphique ci-dessous, nous prenons comme exemple la colle H200 de Bostik.

• Le temps de blocage est la durée pendant laquelle la colle n’est pas stable et n’offre pas un assemblage ferme du parquet sur le carrelage. À la fin de cette période, les lames ne peuvent plus se retirer sans se briser. Mais on ne peut pas marcher sur le plancher pour autant. Il faut attendre le délai préconisé pour l’ouverture à la marche.
• Le temps ouvert est la plage pouvant s’écouler entre l’application de la colle sur le sol et la mise place de la lame de parquet. C’est un maximum avec une température de 20° et qui est réduit si la température de la pièce est plus élevée.

Lorsque l’on peut marcher sur le plancher, on vient retirer les cales des joints de dilatation.

Il faut attendre la prise définitive de la colle pour effectuer le ponçage du parquet, précédent l’application de la finition.