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ouvrier du bâtiment porte un exosquelette sur le chantier

Exosquelette dans le bâtiment, une révolution technologique pour les professionnels du BTP

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Le secteur de la construction et des travaux publics fait face à de nombreuses contraintes, notamment la pénibilité des tâches, les risques de TMS (troubles musculosquelettiques), les accidents du travail, et, depuis quelques années, le vieillissement progressif de la main-d’œuvre. Dans ce contexte, l’exosquelette dans le bâtiment s’impose comme une innovation majeure.

Ce dispositif, autrefois réservé à la science-fiction ou à des usages médicaux, révolutionne désormais les chantiers. Mais comment fonctionnent les exosquelettes ? Et pourquoi les professionnels du BTP devraient-ils envisager son achat ?

Qu’est-ce qu’un exosquelette ?

Un exosquelette est une structure externe, portée comme un sac à dos par l’utilisateur, qui soutient et amplifie les mouvements. Il peut être mécanique ou motorisé, selon son niveau de sophistication. Un exosquelette dans le BTP est conçu pour réduire les efforts physiques, les risques de blessures, et améliorer l’efficacité. Ils se répartissent en deux grandes catégories :

  1. L’exosquelette passif : sans moteur, il utilise des ressorts et des mécanismes pour redistribuer les charges. Sa vocation est essentiellement ergonomique. Il prévient les conséquences d’une répétition de microtraumatismes.
  2. L’exosquelette actif : équipé de moteur et alimenté par batterie, il augmente la force de l’utilisateur.

L'intérêt de proposer un exosquelette à ses salariés

Trois raisons devraient vous inciter à considérer l’acquisition d’un exosquelette pour votre entreprise.

1. Réduire la pénibilité des tâches

Les métiers du BTP impliquent des mouvements répétitifs, le port de charges lourdes et des postures contraignantes. Ces facteurs contribuent à l’apparition de troubles musculosquelettiques qui représentent près de 87 % des maladies professionnelles dans le secteur (source Santé publique France).

2. Diminuer les accidents du travail

L’utilisation d’un exosquelette dans le bâtiment permet de réduire les risques de blessures liées à la manutention ou aux efforts excessifs. Par exemple, un exosquelette de soutien lombaire diminue les contraintes sur le dos lorsqu’il faut lever des objets lourds.

3. Augmenter la productivité

En réduisant la fatigue des travailleurs, un exosquelette permet de maintenir une cadence constante, même pour une tâche pénible sur de longues périodes. Les gains de productivité potentiels dépendent d’une intégration réussie et d’une utilisation adaptée aux besoins réels.

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Les applications concrètes d’un exosquelette dans le BTP

Un exosquelette dans le bâtiment peut soutenir l’opérateur dans diverses tâches.

Manutention et levage

Ces dispositifs sont conçus pour assister les opérateurs dans la manipulation de charges lourdes. Par exemple, le Festool ExoActive peut fournir une assistance précise et réglable (jusqu’à 5 kg par bras).

Pose et finition

Les tâches comme la pose de plaques de plâtre ou le carrelage, souvent effectuées dans des positions inconfortables, deviennent moins éprouvantes grâce à des exosquelettes ciblant les membres inférieurs.

Travaux en hauteur

L’exosquelette aide également les ouvriers à travailler avec des outils lourds à bout de bras, réduisant ainsi les contraintes sur les épaules.

Un achat à inclure dans un plan de prévention

Pour éviter des investissements peu pertinents, il est essentiel que l’utilisation des exosquelettes s’inscrive dans une véritable démarche de prévention. Cela implique d’identifier précisément la tâche concernée et les besoins d’assistance physique de l’utilisateur.

De plus, l’exosquelette doit être intégré dans une approche globale, en tenant compte des autres activités de l’opérateur, de ses interactions avec les collègues et de son environnement de travail. Enfin, son déploiement doit s’accompagner d’une analyse approfondie des risques liés au poste de travail.

Un appareil encore peu utilisé

Malgré leurs nombreux avantages, les exosquelettes présentent certains freins à leur intégration.

  1. Le prix d’achat. Les modèles actifs les plus performants coûtent souvent plusieurs milliers d’euros. C’est un investissement conséquent, en particulier pour les petites entreprises.
  2. L’adaptabilité. Tous les salariés ne peuvent pas utiliser ces équipements. L’utilisation peut dépendre de la morphologie et de l’état de santé.
  3. Le poids et l’encombrement. Ces dispositifs réduisent localement les efforts, mais leur poids ou leur conception peut augmenter la charge globale pour l’utilisateur.
  4. Les risques. Il existe des risques mécaniques (chutes, frottements, collisions), des risques physiques (perturbations sensorielles ou posturales), et des risques cognitifs (surcharge mentale due à l’apprentissage et à l’utilisation).
  5. L’absence de cadre juridique. Aucun exosquelette n’est encore reconnu comme équipement de protection individuelle (EPI).

Comme toute technologie de mécanisation, l’exosquelette ne résout pas tous les défis, notamment ceux liés aux troubles musculosquelettiques. Son principe de fonctionnement, basé sur le transfert d’appui, peut parfois déplacer la contrainte vers d’autres parties du corps. Il entraîne alors de nouvelles problématiques physiques.

De plus, dans les métiers exigeant une grande diversité de mouvements sur des périodes courtes, son efficacité reste limitée. L’exosquelette, bien qu’innovant, n’est pas une solution universelle.

À noter

En novembre 2023, le Club des adhérents AFNOR a présenté la norme NF X 35-800, intitulée « Ergonomie – Méthode d’intégration des dispositifs et robots d’assistance physique à contention de type exosquelette – Expression des besoins, sélection, conception, évaluation et déploiement ».

Cette norme vise à accompagner les entreprises dans l’intégration efficace et sécurisée des exosquelettes, en se concentrant sur l’interaction entre l’utilisateur et le dispositif.

Elle propose une méthodologie structurée pour exprimer les besoins, choisir, concevoir, évaluer et déployer ces technologies d’assistance physique. L’objectif est de réduire les risques professionnels tout en évitant l’introduction de nouveaux dangers liés à une utilisation inappropriée des exosquelettes.

Un levier pour attirer les professionnels

Dans un secteur en tension comme le BTP, où les métiers souffrent parfois d’une image négative liée à leur pénibilité, l’introduction d’exosquelettes peut jouer un rôle stratégique.

En démontrant un engagement fort en faveur du bien-être des salariés, les entreprises valorisent leur attractivité auprès des jeunes tout en fidélisant leurs équipes expérimentées.

Ces dispositifs modernisent l’image des métiers du bâtiment, contribuent à recruter et à conserver une main-d’œuvre qualifiée, tout en répondant aux attentes croissantes en matière de conditions de travail.

L’exosquelette dans le bâtiment n’est pas un gadget électronique. Il redéfinit les conditions de travail. Bien qu’il ne puisse pas tout résoudre, on lui doit la réduction des troubles musculosquelettiques, l’amélioration des conditions de travail, et l’augmentation de la productivité. L’exosquelette constitue un outil précieux lorsqu’il est adapté à des tâches spécifiques et inclus dans une démarche globale de prévention. Toutefois, son intégration nécessite une approche réfléchie : une analyse des besoins, une formation des utilisateurs, et une évaluation des risques.

Le futur des chantiers s’écrit avec ces dispositifs novateurs.

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