Comment poncer un meuble en bois ?

Le ponçage d’un meuble en bois paraît au premier abord une opération simple. Le but du ponçage est de retirer la finition utilisée pour arriver au bois brut.

Mais pour obtenir un bon résultat, il faut respecter quelques principes de base.

Un ponçage réussi, c’est de l’observation, un bon outillage et … de la patience.

Nous allons détailler les différentes étapes afin de redonner une nouvelle jeunesse à vos meubles.

Cette première étape est primordiale. Elle va permettre d’identifier les types de bois utilisés dans la fabrication du meuble.

Afin de faciliter l’observation, le mieux est de retirer tous les éléments mobiles du meuble comme les tiroirs, les portes et les étagères. Ainsi l’on a une vue de l’intérieur et de l’extérieur du meuble.

Un meuble est rarement entièrement en bois massif. Ce dernier est surtout utilisé pour créer l’ossature du meuble. Le contreplaqué est souvent utilisé pour les panneaux de côtés et du dos. Sur ce contreplaqué est parfois collé un placage de feuille de bois. C’est le cas des dessus de beaucoup de meubles.

Le ponçage de ces différents types de bois n’est pas le même. On pourra enlever plus de matière sur un bois massif, ou un contreplaqué, que sur un placage. En effet, la feuille de bois collée sur du bois ou du contreplaqué est fine, souvent moins d’un millimètre d’épaisseur.

Si l’on ne peut pas voir les chants du bois, on va comparer les deux faces du panneau. Les faces extérieures et intérieures vont avoir le même veinage, ou proche, mais pas dans la même continuité. Les « dessins » du veinage intérieur ne se prolongent pas vers l’extérieur, comme ce serait le cas d’un bois massif.

Le rôle d’un placage est de créer l’illusion d’un meuble entièrement en bois massif. La plupart du temps, les fabricants vont utiliser la même essence de bois pour la structure du meuble et les placages. On va observer alors une ressemblance dans le grain du bois sur les faces externes et une différence sur les faces intérieures, surtout si le placage a été collé sur du contreplaqué.

Lorsque l’on regarde un meuble ancien décoloré par le temps, on ne peut pas déterminer avec certitude quelle finition a été appliquée sur le meuble. A-t-il été ciré ou vernis ? A-t-il reçu de la cire sur un vernis de base ? A-t-il été huilé ?

La première étape est de bien nettoyer le meuble et de passer un papier abrasif fin sur une petite surface. Choisissez une zone encore bien colorée. Si le papier ne s’encrasse pas, il n’y a vraisemblablement pas de cire sur le meuble. Un meuble sur lequel on a appliqué de la cire ne peut pas se poncer. En effet, la cire va encrasser l’abrasif sans vraiment enlever du bois. Il faudra alors appliquer un décireur sur l’ensemble des surfaces.

La présence d’une huile est plus complexe. Elle ne va pas encrasser l’abrasif. Sa présence dans un bois est peu visible si les surfaces du meuble sont vraiment délavées. On s’en aperçoit lors du ponçage. La surface garde une teinte “colorée” au lieu de s’éclaircir comme lors d’un ponçage classique. Mais c’est très subtil. Si le doute subsiste, il faut utiliser un déshuileur avant toutes finitions, sauf l’application d’une nouvelle huile.

Aucune finition ne va adhérer sur une surface huilée.

Les surfaces planes d’un meuble peuvent être poncées de deux façons : à la main ou avec une ponceuse. Pour le ponçage des grandes surfaces planes, on a tout intérêt à utiliser une ponçeuse. La matière s’enlève sans effort et rapidement. La ponceuse adaptée à ce travail est la ponceuse excentrique à disque rond.

Si les surfaces sont peu importantes, on pourra utiliser une cale à poncer et un abrasif sur support papier ou toilé.

Comme le ponçage dégage beaucoup de poussières, il est conseillé de raccorder la ponceuse à un aspirateur de type chantier.

Comme nous l’avons dit précédemment, le mode de ponçage sera différent selon le type de bois rencontré.
La première étape est de mettre le bois à nu :

• Sur un bois massif, on peut attaquer avec un abrasif à gros grains, comme le 60 ou le 80. Il faut éviter le grain 40 qui peut laisser des stries dans les bois tendres.
• Sur un contreplaqué, on commencera par du 80 minimum ou du 100 s’il y a peu de matière à retirer. Si la matière à retirer est importante, l’utilisation d’un décapant est préconisée avant de poncer la surface.Les bois utilisés pour les contreplaqués sont tendres et s’effilochent facilement. La vitesse de rotation de la ponceuse devra être plus faible que celle utilisée pour le bois massif.
• Sur un placage, le ponçage est plus délicat. Comme pour le contreplaqué, si la matière à retirer est importante, l’utilisation d’un décapant est préconisée avant de poncer la surface. En effet, la feuille de placage est plutôt fine. Il ne faudrait pas prendre le risque de voir apparaître le bois du dessous si l’on enlève trop de matière au ponçage. On commencera par du grain 100 pour homogénéiser la surface.

Ensuite, pour tous les types de bois, on affinera les grains des abrasifs, en allant à des granulosités de plus en plus fines. Mais ce qu’il faut éviter, c’est le “glaçage” de la surface, c’est-à-dire de boucher les pores du bois avec un ponçage trop fin. En effet, selon le type de finition souhaitée, le dernier grain d’abrasif utilisé doit permettre un bon accrochage au produit de finition :

• Pour une peinture, on peut arrêter au grain 100. Comme les fibres du bois vont se relever lors de l’application de la peinture, on passera un abrasif à grain fin entre chaque couche. Le grain 240 est le plus utilisé pour cela.
• Pour un vernis, il faut poncer progressivement jusqu’au grain 180 ou 240. Ce qu’il faut faire attention, c’est de ne pas poncer trop finement sur des bois durs comme le chêne. Ce ponçage trop fin empêcherait la première couche de verni de pénétrer dans le bois. Pour obtenir une belle surface lisse, comme pour la peinture, on vient poncer entre chaque couche de vernis.
• Pour une cire ou une huile, la finesse du ponçage va déterminer l’aspect final de la surface. On ponce habituellement jusqu’au grain 240.

Les angles peuvent se poncer manuellement. Mais la solution la plus pratique est d’utiliser une ponceuse triangulaire.

Les moulures et les rainures vont demander un ponçage manuel. Le plateau des ponceuses est peu adapté à ces surfaces incurvées. L’abrasif toilé ou sur support en mousse sont les outils idéaux. Leur souplesse leur permet de s’adapter aux formes les plus complexes sans se déchirer.

La finition sera identique aux surfaces planes. On vient progressivement augmenter la finesse des grains abrasifs selon la finition souhaitée.