Bien choisir son EPI sur les chantiers BTP
Le secteur du BTP détient le triste record du plus grand nombre d’accidents du travail. Le Livret statistique de la sinistralité établi par la CNAM dénombre en 2021 47,7 accidents du travail pour 1 000 salariés dudit secteur (1). Le port d’un équipement de protection individuelle (EPI) apparaît donc comme une évidence.
Quelles sont les principales sources de danger ? Quelles sont les normes en vigueur ? Quels vêtements et accessoires faut-il porter ? Les experts de Bricozor passent en revue tous ces EPI conçus pour vous protéger efficacement en toute circonstance.
Typologique des risques encourus sur les chantiers BTP
Les techniciens du bâtiment exécutent leurs tâches sans forcément penser aux conséquences que leurs conditions de travail font peser sur leurs organismes.
Les troubles musculo-squelettiques
Jusqu’à un certain âge, la prévention des TMS est souvent négligée par de nombreux salariés du BTP. La survenue de douleurs et de blocages vient sonner le glas d’un corps prématurément usé par des contraintes posturales et gestuelles rendues trop éprouvantes à la longue.
Assurer sa stabilité et adopter de bons gestes dès le départ est donc capital.
Les chocs et les chutes
Toute chute est traumatisante pour l’organisme. Hémorragie interne (bleu), déchirure musculaire, fracture, lombalgie ou douleur articulaire, un contact brutal avec le sol laisse forcément des traces.
Lorsque ces micro-chutes se multiplient, des zones de fragilité se développent qui peuvent à la longue se muer en handicaps sévères. Plus le point de bascule est élevé, plus le risque de séquelles est important. La prévention des chutes et des coups est donc primordiale.
Les blessures mains-pieds
Dans le BTP comme ailleurs, les mains et les pieds sont cruciaux. Sans eux point de maniement ni de déplacement. Brûlures, coupures, écrasement, percement, rien ne leur est pourtant épargné. L’usage perdu d’une main ou d’un pied, c’est toute une carrière stoppée nette et une vie transformée à tout jamais. Mieux vaut donc en prendre soin.
Les nuisances sonores
Pelleteuses, camions, marteaux-piqueurs, rouleaux compresseurs, appareils électroportatifs, et simples coups de marteau génèrent des taux de décibels bien trop élevés pour les systèmes auditifs. À long terme, ces traumatismes acoustiques favorisent l’apparition de surdités précoces et/ou le développement d’acouphènes très handicapants. S’isoler phoniquement est donc nécessaire.
Les intempéries
Les professionnels travaillent souvent dehors dans des conditions difficiles. Rafales de vent, chutes de températures et expositions au soleil éprouvent les organismes qui luttent sans discontinuer contre ces attaques extérieures. Baisses de tension, fatigues intenses, malaises et pertes de connaissance constituent autant de signaux envoyés par un corps au bord de l’épuisement. Le maintenir à l’abri est crucial.
Les agents chimiques
De nombreux professionnels du BTP travaillent au contact de produits industriels et de microparticules toxiques, telles les COV (Composés organiques volatils) présents dans les hydrocarbures, qui endommagent à la longue la sphère ORL, irritent les yeux, génèrent des allergies, perturbent le système neurologique et favorisent l’apparition de cancers respiratoires. Des solutions existent pour limiter leur contact.
Les agents biologiques
Bactéries, champignons, parasites et virus présents dans l’eau, l’air et le sol figurent également en très bonne place du palmarès des agents infectieux à l’origine de maladies professionnelles du BTP. Espaces collectifs mal ventilés, procédures d’hygiène défaillantes, interventions en milieux confinés, les occasions données aux micro-organismes de coloniser les organismes humains sont légion. Parer le risque de contamination est donc impératif.
À chaque partie du corps son EPI
Le BTP est un milieu passionnant, difficile mais aussi dangereux. Le matériel et les équipements de protection individuelle ont été conçus pour travailler en toute sécurité.
Autrefois lourds et encombrants, les EPI allient désormais confort, légèreté, esthétisme et résistance. Passage en revue des grandes catégories de protection.
Protection de la tête
Casques de chantier et casquettes anti-heurt
Régi par la norme EN 397, le port d’un casque de chantier permet de protéger la boîte crânienne et le cerveau des chocs et des chutes d’objets qui surviennent invariablement sur un chantier. Généralement réglable et respirant, le casque peut être complété par des jugulaires, des visières et des protège-nuque selon les lieux et les activités exercées.
Lorsque les conditions s’y prêtent, la casquette, qui répond à la norme EN 812, peut se substituer au casque. Sa polyvalence séduit beaucoup les artisans qui l’utilisent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur : avec sa coque rigide invisible, sa visière anti-éblouissement, sa capacité à retenir la chaleur l’hiver et à protéger des coups de soleil l’été, la casquette fait tourner les têtes de nombreux professionnels.
Lunettes de sécurité
Poussières, liquides, éclats, arcs électriques et chocs au niveau des yeux sont fréquents sur les chantiers. La norme EN 166 qui encadre les protections individuelles de l’œil veille précisément au grain en proposant des lunettes-masques, lunettes de sécurité et surlunettes performantes et légères. Grâce à leurs verres anti-buée et/ou anti-rayures, leur nez anti-glisse et leurs branches souples avec ou sans métal, les lunettes se font oublier sitôt portées.
Masques et demi-masques respiratoires
Selon la nocivité des liquides, gaz, vapeurs et particules présents sur le site, le port d’un masque anti-poussière ou d’un masque respiratoire est indispensable.
Chaque modèle correspond à une classe de protection précise :
- la classe 1 relative aux particules solides grossières (masques P1 ou FFP1),
- la classe 2 relative aux aérosols et liquides dangereux ou irritants (P2 ou FFP2)
- la classe 3 relative aux aérosols et liquides toxiques (P3 ou FFP3).
Le changement régulier du masque et des cartouches filtrantes est également impératif.
Casques et bouchons antibruit
Un marteau-piqueur, une tronçonneuse, une scie circulaire et une perceuse génèrent un niveau sonore bien supérieur aux 85 décibels (dB) supportés par nos oreilles.
La performance des casques antibruit et des bouchons d’oreilles avec ou sans arceau repose sur leur capacité à atténuer le bruit ambiant. Plus bruyant est l’environnement, plus le SNR (Signal to Noise Ratio) du casque ou du bouchon doit être élevé.
Protection du torse et des jambes
Blousons, gilets, vestes et parkas de sécurité
Les professionnels du BTP savent ce qu’il en coûte de travailler dehors, au contact d’une météo capricieuse, de liquides corrosifs, de flammes ou bien encore de courants électriques.
Validés par la norme EN340, les vêtements de protection renferment de nombreuses qualités techniques : déperlants, résistants à l’abrasion et aux coupures, réfléchissants, doublés et respirants à la fois.
Blousons, gilets, vestes et parkas de sécurité permettent ainsi de rester concentré, visible et serein en toute situation.
Pantalons et salopettes de travail
Pantalons et salopettes de sécurité doivent offrir des qualités de confort, de respirabilité et de résistance également très importantes.
Les multiples poches, genoux préformés et porte-genouillères offrent des avantages appréciés de nombreux professionnels amenés à exercer dans des positions inconfortables, parfois loin de leur caisse à outils.
Protection des extrémités des membres
Gants de protection
Enfilés préalablement à des travaux de précision, de manutention et d’entretien, les gants sont conçus pour protéger les mains contre les agressions extérieures sans impacter la dextérité de leur propriétaire. Finesse, résistance, robustesse, technicité, imperméabilité et respirabilité, le choix s’effectue selon les usages et les dangers encourus, que des normes spécifiques viennent encadrer de manière stricte.
Si vous voulez en savoir plus sur les normes en question, découvrez notre article : EN 388 : tout savoir sur la norme pour la protection des gants mécaniques
Chaussures de sécurité
Perforés, brûlés, étouffés, tordus, voire écrasés, les pieds subissent bien des misères sur les chantiers de BTP.
Les chaussures hautes et basses de sécurité qui répondent à la norme EN ISO 20345:2001 les protègent de ces divers dangers grâce à leurs embouts coqués, leurs talons renforcés, leurs semelles étudiées et leurs tissus spéciaux. Pieds et chevilles bénéficient d’un confort, d’un maintien et d’une mobilité optimales sur tous les sols et par tous les temps.
À vous de choisir
Le choix des EPI pour les chantiers BTP est presque aussi vaste que l’éventail des métiers qui composent ce secteur. Définir les conditions de travail, cerner les dangers liés à l’activité exercée et être à l’écoute de son corps constitue les trois critères qui vous permettront de composer un équipement de qualité. Il vous protégera aussi longtemps et efficacement que vous veillerez à son bon usage et à son parfait entretien.
Articles du moment
Nos univers