Chaussures antidérapantes : quelles sont les normes ?
Comme le dit l’adage, un accident est vite arrivé. Dans le cadre du travail, les occasions de glisser, trébucher, tomber… se multiplient selon la surface du sol, la météo, le comportement individuel, etc. Une campagne de prévention de l’INRS pointait d’ailleurs ce danger en 2022. « Les chutes, c’est grave ! », lisions-nous sur les affiches. En effet, les chutes peuvent entraîner des blessures sérieuses voire mortelles, il faut donc tout faire pour les éviter.
Les chaussures antidérapantes apportent une solution à ces risques quotidiens auxquels sont exposés les professionnels de divers secteurs, notamment dans l’industrie, la construction, la santé ou la restauration. Cet équipement de protection individuelle doit donc répondre à des normes de sécurité spécifiques qui garantissent son efficacité. Voyons ensemble quelles normes retenir et comment choisir son EPI.
Les normes de sécurité pour les chaussures antidérapantes
Avant de voir en quoi consistent exactement les impératifs d’une semelle adhérente, passons en revue les 3 normes relatives aux types de chaussures à usage professionnel :
- la norme EN ISO 20345 : ces chaussures dites « de sécurité » comportent une coque de protection résistant à une énergie de choc de 200 joules, et cela équivaut à la chute d’un objet de 20 kg qui tombe de 1 m de haut ;
- la norme EN ISO 20346 : ces chaussures dites « de protection » comportent une coque de protection résistant à une énergie de choc de 100 joules ;
- la norme EN ISO 20347 : ces chaussures dites « de travail » ne comportent pas de coque de protection.
La norme EN 20345:2022 des chaussures de sécurité, a remplacé en janvier 2023 la norme EN 20345:2011, applicable depuis 2012. Les deux versions vont se partager les rayonnages pendant 5 ans, le temps que les fabricants adaptent leurs modèles à la nouvelle législation, et obtiennent le certificat de conformité.
Jusqu'en 2022
Jusqu’en 2022, les résultats des tests classaient les chaussures antidérapantes selon 3 niveaux de résistance à la glissance, répertoriés sous les appellations SRA, SRB, et SRC.
- SRA : résistance au glissement, en milieu humide (eau et détergent), sur un sol en céramique.
- SRB : résistance au glissement en milieu gras et huileux (glycérine), sur un sol en acier.
- SRC : réussite des 2 tests sur sol en acier et sol en céramique.
Rappelons que les chaussures ainsi évaluées peuvent rester en magasin jusqu’en 2027, et que l’actualisation de la norme ne remet pas en cause leur qualité.
Après 2022
Voici un petit récapitulatif des modifications apportées dans la norme EN 20345:2022 :
- la résistance au glissement fait partie des exigences fondamentales de protection, regroupées sous le marquage SB (qui remplace SRA).
- Le test en milieu gras fait l’objet d’un marquage additionnel SR, et ne s’effectue plus sur un sol en acier, jugé trop rare, mais sur un sol en céramique.
Vous suivez toujours ? Finalement, c’est assez simple, la norme retient désormais 2 niveaux de résistance au glissement pour une chaussure de sécurité :
- SB : la résistance au glissement testée sur sol carrelé humide, une exigence devenue obligatoire ;
- SR : une semelle testée sur sol carrelé gras et huileux, une exigence additionnelle.
Ainsi, toutes les chaussures de sécurité normées EN 20345:2022 sont antidérapantes, et performantes sur du carrelage mouillé. Vous ne devez acquérir une paire de chaussures estampillée SR que si vous identifiez un risque réel de présence de produit gras au sol.
L’adhérence de la semelle selon les sols
Il ne suffit pas de porter des chaussures antidérapantes, il faut porter les bonnes chaussures antidérapantes ! Le matériau de la semelle et la taille des crampons se choisissent en fonction de la nature du sol. En intérieur ou en extérieur, les conditions diffèrent totalement, et vous devez adapter votre équipement.
Sur des sols lisses et propres, dans le milieu médical par exemple, vous pouvez prévoir une semelle en caoutchouc, plutôt plate, avec une grande surface de contact au sol qui assure la stabilité. Des crampons très serrés amplifient l’adhérence.
En revanche, sur des sols meubles, que foulent les pieds de ceux qui travaillent dehors (espaces verts, BTP), des chaussures avec une semelle épaisse et de gros crampons constituent un choix judicieux. Les crampons vont s’enfoncer dans le sol et donner une meilleure accroche.
Attention à l’entretien de la semelle, il joue également un rôle important dans le contrôle d’un éventuel dérapage. En effet, l’encrassement d’une semelle réduit son adhérence. Pour cette raison, sur des sols manifestement salissants (boue, gravier, sable…), il faut éviter les crampons serrés, plus difficiles à nettoyer entre les interstices.
Découvrez notre article pour avoir des conseils sur comment nettoyer et entretenir ses chaussures de sécurité.
Dernier conseil, portez toujours des chaussures à votre pointure. Ne vous dites pas que ça va « à peu près ». Votre stabilité dépend d’un chaussant optimal.
Il ne vous reste plus qu'à choisir la bonne paire ...
Les chaussures antidérapantes assurent votre sécurité, c’est pourquoi vous devez les sélectionner avec soin. Tenez compte des normes en fonction de votre métier, et vérifiez que le marquage apparaît bien sur le produit.
Pour votre activité, votre productivité et votre bien-être, bien choisir ses chaussures de sécurité est essentiel.
Si vous alternez des activités en intérieur et en extérieur, peut-être serait-il judicieux de posséder une paire adaptée à chaque usage. Mais quel que soit votre choix, chaussures de sécurité, bottes ou sabots, nous vous recommandons de bien entretenir la semelle et de nettoyer régulièrement les crampons.
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